Coïncidence : hier, samedi 23 septembre 2023, alors que quelques dizaines de manifestations étaient organisées dans toute la France, pour dénoncer de supposées « les violences policières », je recevais les résultats d’une étude d’opinion que j’avais commandé à l’Ifop “Le regard des Français sur l’insécurité et les forces de l’ordre”, fruit d’une enquête réalisée les 19 et 20 septembre, sur un échantillon de de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La principale information de cette étude est la suivante : Trois mois après la mort du jeune Nahel, les gendarmes et les policiers restent toujours très bien perçus par les Français : 88% déclarent en effet avoir une bonne opinion des gendarmes (contre 85% en décembre 2020), et 78% concernant les policiers (-3 points par rapport à février 2023, mais + 8 points par rapport à 2020).
Des différences en fonction de la proximité politique émergent, d’une manière considérable, sur la popularité des policiers. Seulement 39% des proches de La France Insoumise déclarent avoir une bonne opinion des policiers, contre 91% parmi les partisans Les Républicains et 86% parmi ceux du Rassemblement national.
Notons que la popularité des gendarmes est beaucoup plus consensuelle. Toutes les sensibilités politiques ont une bonne opinion des gendarmes, aussi bien à gauche (78% chez La France insoumise) qu’à droite de l’échiquier politique (96% chez Les Républicains et 89% auprès des proches du Rassemblement national).
(Cette étude réalisée par l’Ifop, a été commandée par une publication hebdomadaire, Rue Bleue, que j’anime par ailleurs. Elle sera envoyée in extenso à tout donateur, même modeste. Pour faire un don, et recevoir l’étude, c’est ici.)
Parmi les autres enseignements de cette étude :
– Pour les Français, l’ampleur prise par le trafic de drogue dans de nombreux quartiers est devenue la cause principale de la montée de l’insécurité !…
– 75% ne font pas confiance aux gouvernement pour réduire l’ampleur du trafic de drogue dans les quartiers où il est implanté…
– Une courte majorité (54%) lui fait confiance pour assurer la sécurité lors des Jeux Olympiques en 2024… Ouf !
Le bide des manifs du 23 septembre
Cette étude, dans ses détails, permet de comprendre pourquoi les manifestations d’hier samedi 23 septembre 2023 ont eu si peu de succès.
En effet : les manifestations “contre les violences policières”, organisées à l’appel de nombreuses organisations de gauche ont rassemblé samedi 31.300 personnes en France, dont 9.000 à Paris, a indiqué le
ministère de l’Intérieur. A 19H00, six personnes avaient été interpellées en France, dont trois à
Paris, a précisé le ministère. Selon les organisateurs, 80.000 personnes ont défilé dans toute la France,
dont 15.000 à Paris, ont affirmé à l’AFP la CGT et LFI, qui appelaient à la mobilisation au côté de dizaines d’organisations. Au total, il y a eu 120 manifestations dans toute la France, a précisé à
l’AFP une source policière.
(Notons qu’à chaque fois que le cabinet et de conseil français spécialisé dans l’évaluation de la communication, Occurence (filiale depuis 2022 du groupe Ifop) a été missionné par un ensemble de médias pour comptabiliser le nombre de manifestants lors d’un défilé, à chaque fois ou presque le nombre publié était inférieur à celui du ministère de l’Intérieur…)
Dans le même temps 62.000 personnes étaient avec la pape au stade vélodrome de Marseille… La messe est dite ! (Dans le même temps le leader de la France insoumise réunissait un millier de personnes, sur le Vieux-port).
Conclusion : il est arrivé dans l’histoire, à plusieurs reprises, qu’une petite minorité parvienne à s’emparer du pouvoir, par la violence, qualifiée pour les besoins de la caus de “révolution”. Mais, quand une telle entreprise échoue, elle se retourne toujours, aux yeux de l’opinion, contre ses instigateurs.
La France insoumise, avec son leader trotskiste Jean-Luc Mélenchon, s’imagine pouvoir accéder au pouvoir en 2027 en rameutant ses troupes et de nouveaux adeptes avec des discours violents, générateurs de dérapages physiques. Il se trompe. Un révolutionnaire doit choisir : les urnes ou les armes, pas les deux ! Là est la sésure avec ses alliés socialistes de circonstances, les écologistes semblant perdus, entre leurs cinquante nuances de gris-vert.