Drame de Crépol : avec des moyens importants, la Gendarmerie arrête 9 suspects. Mais que fait-on pour prévenir toutes ses répliques ?
Arrêter les délinquants, c’est bien ! Prévenir leurs méfaits, et les empêcher de nuire c’est mieux. La police préventive doit avoir la priorité sur la police répressive.
1) Après une enquête criminelle rondement menée, place à l’instruction…
A ce jour, selon le parquet, tout a commencé quand une dizaine de jeunes ont tenté de s’introduire dans la salle des fêtes de Crépol, petite commune de 540 habitants dans la Drôme. L’un d’eux a blessé d’un coup de couteau un vigile qui tentait de le bloquer. Des participants inscrits à la soirée sont intervenus, s’en est suivie une « rixe » à l’extérieur du bâtiment.
gé de 20 ans, celui qui a été « formellement désigné comme auteur du coup de couteau mortel » a été arrêté mardi 21 novembre avec six « acolytes » dans les environs de Toulouse, selon le parquet. Deux autres suspects ont été interpellés dans le secteur de Romans-sur-Isère, distant de 15 kms de Crépol par la route. Trois des suspects sont des mineurs de plus de 16 ans, les autres ont de 19 à 22 ans, certains sont connus de la justice.
En moins de 24 heures, les gendarmes avaient identifié les suspects et les ont ensuite tous interpellés. En déployant de très gros moyens : 30 spécialistes du GIGN, les SR de Toulouse et de Grenoble, les groupements de la Drôme et de la Haute-Garonne. Mission accomplie. Bravo les gendarmes : une belle affaire ! Place à l’instruction…
2) Fait divers isolé et exceptionnel, ou fréquent, devenu courant ?
Après chaque fait divers de cette nature, il faut savoir raison garder. Attendre les résultats de l’instruction… Toujours respecter la présomption d’innocence… Se garder de toute exploitation politicienne…
Chaque drame de cette nature est un cas particulier, dans un contexte spécifique. Mais il s’inscrit néanmoins dans une tendance à la multiplication et à l’augmentation de tels rixes. Il pose donc, une fois de plus, le problème de sa prévention.
3) Et demain, quelle prévention ?
Qu’aurait-il donc fallu pour que ce drame soit évité ?
Évidemment que les deux vigiles placés à l’entrée de la salle des fêtes de Crépol, soient plus nombreux, peut-être armés, et mieux encore, remplacés ou renforcés par une équipe de police municipale.
Le bon sens voudrait en effet que, dans la situation présente, souvent anxiogène, l’autorisation d’occupation d’une salle municipale, par un nombre importants d’invités, soit assortie d’une obligation de mobilisation de moyens de sécurité adaptée.
Mais pratiquement ? Crépol, petit village (la maire est une agricultrice, et le conseil municipal est constitué de trois adjoints et onze conseillers municipaux), ne dispose pas de poste de police.
Romans-sur Isère – chef-lieu de canton, où se situent la plupart des services administratifs à la disposition des habitants de Crépol – est une ville de de 26.000 habitants, qui dispose à la fois d’un commissariat de Police nationale et d’une police municipale, et même d’une brigade de Gendarmerie. Mais Crépol appartient au Canton de Drôme-des-collines dont le bureau centralisateur du canton est la commune de Saint-Donat-sur-l’Herbasse, 4.000 habitants, sise à 7 kms de Crépol…
Seul le renforcement de la police municipale, qui deviendrait intercommunale, au niveau du canton ou de l’arrondissement, rattachée à la fois à la PN et à la GN, selon les affaires et leurs localisations, serait semble-t-il de nature à renforcer la police de proximité dans ce secteur. Comme partout ailleurs en France! Et contribuer à éviter (parfois) ce genre de drame…