La sécurité privée est un secteur très sollicité dans de nombreux pays européens. Ceci en raison de risques croissants liés au terrorisme, à la hausse des vols et agressions, aux dégradations de locaux et à l’insécurité réelle ou ressentie. Le besoin d’assurer la sécurité des personnes, des sites, des biens est aujourd’hui renforcé.
La réglementation de la sécurité privée dans l’UE
La conséquence de ce phénomène est que de plus en plus de salariés sont recherchés pour intégrer les entreprises de la sécurité privée. Ce besoin étant encore renforcé par des évènements majeurs comme les JO organisés en France cette année. Aussi, un élargissement des missions confiées aux sociétés de sécurité s’opère, et se traduit par des transferts d’activités, autrefois prérogatives de l’État (surveillance des administrations publiques, surveillance des aéroports…).
Comme l’explique le site ange-security.fr, les réglementations choisies dépendent souvent de la structure politique concernée selon les pays. Par exemple, dans des pays organisés en systèmes fédéraux comme la Suisse et l’Allemagne, les licences sont accordées par les organes de décision des entités fédérales qui en assurent aussi le suivi. Les règles sont donc définies par les régions. Dans les États centralisés, c’est l’inverse. Il y a toutefois des exceptions, comme le Royaume-Uni, l’Irlande du Nord, et l’Écosse dont les fonctionnements sont spécifiques.
La sécurité privée en Belgique
La sécurité privée tient le rôle d’un partenaire stratégique en Belgique et prend place au cœur de la sécurité des pouvoirs publics. Il est donc possible que les forces de l’ordre puissent s’appuyer sur des sociétés de sécurité privée afin de bénéficier de supports techniques, comme pour l’utilisation des drones, des véhicules ou des chiens de détections. Ceci vaut également pour la recherche de matériel d’espionnage, d’armes, de drogues et d’explosifs. Ainsi les entreprises de sécurité privées peuvent se spécialiser et élargir leur spectre de missions. En Belgique, la sécurité privée est régulée par le ministère de l’Intérieur. La certification d’exercice du métier est à renouveler tous les cinq ans. La formation de base pour les agents est obligatoire et s’étend sur 127 heures. Elle peut être enrichie par des heures complémentaires qui permettent d’avoir accès à d’autres types de métiers liés à la sécurité comme le gardiennage de ports et aéroports, la protection rapprochée…
La sécurité privée en Allemagne
La sécurité privée est un marché en pleine croissance en Allemagne. En 2015 et 2016, le chiffre d’affaires de ce secteur a bondi de 28 % avant de se stabiliser par la suite. En raison du risque lié au terrorisme, un sentiment d’insécurité s’était répandu outre-Rhin. Conséquences : le nombre de petites entreprises de sécurité privée a explosé. En réponse aux nombreux appels d’offres, les tarifs de ces petites entreprises ont baissé drastiquement et la qualité s’en est ressentie. La formation obligatoire de base a donc été revue à la hausse et le nombre d’heures minimum de formation est passé à 80. La certification des agents est là aussi à renouveler tous les cinq ans. Les antécédents des agents de sécurité sont désormais vérifiés de manière plus assidue et la régulation générale a été significativement renforcée.
La sécurité privée au Royaume-Uni
La SIA (Security Industry Authority) gère le secteur de la sécurité privée au Royaume-Uni. Son objectif est de réformer et de réguler les pratiques sécuritaires. Fondée en 2003, la SIA valide les certifications indispensables pour travailler dans de nombreux domaines de la sécurité : protection rapprochée et garde du corps, surveillance publique (CCTV), agents de sécurité dans les transports en commun et dans les bars, transport de fonds… Par ailleurs, la SIA s’occupe aussi du suivi de la qualité des prestations des entreprises de sécurité sur la base du programme « Approved Contractor Scheme ».
Afin d’élever les normes de performance et à aider le secteur de la sécurité privée à développer de nouvelles opportunités, la SIA gère le programme des entrepreneurs agrées (ACS). Ce programme volontariste a mis en place un système d’inspection des prestataires de services.
Au Royaume-Uni, le professionnel doit suivre une formation, qui dépend du métier précis qu’il souhaite exercer, afin d’obtenir sa certification. Par exemple, pour devenir agent de filtrage, il doit suivre une formation de 30 heures qui est dispensée par un organisme externe, et non par la SIA. Cette formation comprend des modules relatifs au rôle et aux responsabilités que demande ce poste. D’autres modules sont consacrés à la gestion de crise : gestion des conflits, self-contrôle… Au Royaume-Uni, la licence d’agent de sécurité est à renouveler tous les trois ans.
Et en France ?
Le secteur de la sécurité privée emploie 177 000 agents. Pour les JO de Paris 2024, 25 000 nouveaux agents de sécurité sont attendus. Pour attirer les candidats, une hausse de 10 % des salaires est proposée.
En France, la sécurité privée est régulée par le CNAPS (Conseil national des activités privées de sécurité).
Cet organe a été fondé en 2010 afin d’assainir et de professionnaliser le secteur de la sécurité privée. Le CNAPS délivre les autorisations d’exercer, les agréments, les conventions de stage et surtout les cartes professionnelles aux entreprises et aux salariés de la sécurité privée. Son rôle est également de veiller à l’application des textes réglementaires et du code de déontologie qui régissent le fonctionnement des agents de sécurité privée.
Le CNAPS est rattaché au ministère de l’Intérieur. En France, la formation des agents de sécurité aboutit à la délivrance d’une carte professionnelle par le CNAPS. Cette certification doit être renouvelée tous les cinq ans.