Les policiers municipaux parisiens vont intégrer une école dédiée à la formation aux métiers de la sécurité. Suffisant pour atteindre les ambitieux objectifs de la municipalité en matière d’effectifs ?
Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi pénètrent armés de fusils d’assaut dans les locaux de Charlie Hebdo, au 10 de la rue Nicolas-Appert, dans le quartier Richard Lenoir (XIe) à Paris, et assassinent douze personnes. Depuis désertés par la rédaction du journal satirique, ces locaux de 280 m², propriété de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), le deuxième plus gros bailleur social de la municipalité, abritent désormais l’« école des métiers de la sécurité ». La maire, Anne Hidalgo, et son adjoint à la sécurité, Nicolas Nordman, l’ont inauguré ce lundi 29 avril.
3400 policiers municipaux en 2026 ?
Cinquante-six formateurs y assureront l’enseignement initial et la formation continue des agents de la Direction de la police municipale et de la prévention (DPMP), déjà en poste ou nouvellement recrutés. Deux filières composent cette direction : l’accueil, la surveillance et la médiation ; la police et la sécurité.
C’est dans cette deuxième filière que sont formés les policiers municipaux parisiens. Créée en 2021, la police municipale parisienne compte quelque 1.300 agents dans ses rangs. Ils devraient être 3.400 à la fin de la mandature, en 2026, selon les vœux de l’actuelle majorité.
De grosses difficultés de recrutement
Le recrutement se fait sur la base d’une sélection physique, réglementaire et psychologique, identique à celle qui est réalisée par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) pour les policiers municipaux des autres collectivités territoriales. Mais, en formant elle-même ses agents, la municipalité parisienne, qui défend un modèle de police municipale de proximité, non armé, et centré sur des missions de tranquillité publique, entend cultiver sa singularité.
Des ambitions qui semblent cependant difficiles à réaliser, notamment en raison du coût de la vie parisienne. Le salaire brut de base de ces recrues, hors indemnités et primes, s’élève à 1 540 euros, 1 607 euros pour un chef de service et 2 389 euros pour un directeur.
Selon Le Parisien, un an après sa création, une soixantaine d’agents auraient déjà décidé de quitter la capitale après leur formation, afin notamment de rejoindre les polices municipales d’autres villes. La mairie reconnait d’ailleurs ces difficultés et évoque le « problème d’attractivité de ces métiers » ainsi que le « manque de candidats ».