Les candidats de la Majorité présidentielle
Gérald Darmanin, qui s’était présenté en 2022 sur la 10e circonscription du Nord, a rapidement annoncé sa candidature sur la liste « Ensemble ». Élu en 2022, il avait cédé son siège à Vincent Ledoux au bout d’un mois, pour continuer d’assurer sa fonction de ministre.
Sabrina Agresti-Roubache, élue députée Renaissance de la première circonscription des Bouches-du-Rhône en juin 2022, repart également en campagne. Devenue secrétaire d’État à la Ville auprès des ministres de l’Intérieur et de la Transition écologique en juillet 2023, elle avait cédé son siège à Didier Parakian.
Dominique Faure a également déclaré sa candidature dans la 10e circonscription de Haute-Garonne, où elle a été élue en 2022 sous l’étiquette du parti Radical. Nommée secrétaire d’État à la ruralité en 2022 au sein du gouvernement Élisabeth Borne, elle est promue en novembre 2022 ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la ruralité, remplaçant Caroline Cayeux. Elle est enfin chargée du suivi du plan de construction et d’implantation des « 200 brigades », projet présidentiel, qui peine à voir le jour en raison d’une faible mobilisation du budget.
Marie Guévenoux, députée LREM puis Renaissance de l’Essonne depuis 2017, se représente dans la 9e circonscription de ce département. L’ancienne
commissaire aux lois de l’Assemblée est devenue ministre déléguée aux outre-mer en février 2024, ce qui l’a amenée à mobiliser des moyens dans le cadre de l’opération « Wuambushu 2 » à Mayotte, et parer à la crise d’ordre public et politique en Nouvelle-Calédonie plus récemment.
Éric Pouillat a annoncé, dès le 10 juin, sa candidature sur la liste de la majorité présidentielle (3) en Gironde (6e circonscription). Il a été co)-rapporteur de la mission d’information sur l’activisme violent publié en fin 2023, co-auteur d’un rapport d’information sur la radicalisation dans les services publics en 2019 et d’un autre rapport d’information sur « l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants » en 2018.
Thomas Cazenave (Renaissance) est candidat à sa réélection dans la première circonscription de Gironde sur la liste de la majorité présidentielle. Le ministre délégué chargé des Comptes publics depuis juillet 2023 exerce la tutelle des douanes. Il a notamment signé à ce titre un arrêté autorisant les douaniers « à saisir les substances dites « légales » « pouvant servir à la confection de drogues de synthèse.
La figure de l’aile gauche de la majorité Sacha Houlié (Renaissance) se présente de nouveau devant les électeurs de la 2e circonscription de la Vienne, après déjà deux mandats. Avocat de profession, il a été vice-président de l’Assemblée nationale de 2017 à 2018, puis président de la commission des Lois lors de la dernière législature Il a notamment accompagné le vote de la Lopmi (Loi de programmation et d’orientation du ministère de l’Intérieur), mais s’est opposé à un autre projet du gouvernement : la loi immigration…
Émilie Chandler, députée sortante Renaissance de la 1re circonscription du Val-d’Oise, se représente. Elle est à l’origine de la loi « renforçant l’ordonnance de protection et créant l’ordonnance provisoire de
protection immédiate ». Membre de la formation de jugement de la CJR ayant conduit à la relaxe d’Éric Dupond-Moretti, elle est coauteure d’un rapport sur la lutte contre les violences intrafamiliales, remis en mai 2023 qui est à l’origine de la création de pôles Vif dans les tribunaux judiciaires depuis le début de l’année.
La députée Renaissance de la 1re circonscription de l’Isère Caroline Abadie se présente à un troisième mandat. Particulièrement investie sur le champ de l’administration pénitentiaire, elle a co-rapporté la mission d’information « sur les alternatives à la détention et l’éventuelle création d’un mécanisme de régulation carcérale » dont les travaux ont été publiés en juin 2023.
L’ancien officier de police judiciaire Christophe Korell se présente en tant que suppléant du candidat Matys Gutierrez dans la 1re circonscription de l’Oise « face aux extrémistes, et à ceux qui ne sont pas très clairs avec leur positionnement républicain », explique-t-il sur X. Il est président de l’association Agora des citoyens de la police et de la justice, créée en décembre 2018 pour améliorer les liens entre police et population, et a été détaché auprès du ministère de la Justice. Christophe Korell s’était déjà présenté en 2022 en tant que suppléant de Sophie Reynal (divers centre). Dans la 4e circonscription de l’Oise, le tandem avait recueilli 5,79 % des voix.
Anne Le Hénanff (Horizons) se présente de nouveau dans la 1re circonscription du Morbihan. Membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, elle a notamment rédigé un rapport sur les défis de la cyberdéfense, publié début 2024. Elle a également été rapporteure du projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique.
Geneviève Darrieussecq (Modem) est candidate dans la 1re circonscription des Landes. Elle a siégé à l’Assemblée après son départ du gouvernement, en août 2023, jusqu’à la dissolution.
Les candidats de l’alliance RN et LR
Policier de la Bac Nord de Marseille pendant 25 ans, Sébastien Soulé, 46 ans, se lance dans la course aux législatives dans la première circonscription du Var, avec l’investiture du RN.
Il avait inspiré le film « Bac Nord » de Cédric Jimenez, en 2020. Il avait été placé en détention provisoire en 2012 après avoir été soupçonné de corruption, racket, trafic de drogue et enrichissement personnel et relaxé en avril 2021.
Jean-François Bellanger, ancien gendarme de 56 ans, se présente à nouveau en Indre-et-Loire (4e circonscription) sous la bannière RN. Référent sécurité à l’Éducation nationale, il s’était déjà porté candidat aux législatives en 2022, mais ne s’était pas qualifié pour le second tour. Il avait totalisé 19,85 % des suffrages exprimés.
De même, l’ancien commissaire Patrick Yvars, déjà candidat en 2022, se présente à nouveau dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine. Il avait obtenu 5,85 % des suffrages exprimés au premier tour.
Le député sortant Michaël Taverne (RN), ancien policier au commissariat central de Lille, se présente de nouveau dans la 12e circonscription du Nord. Il a notamment été rapporteur de la proposition de loi visant à instituer une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre, déposée par son groupe à l’automne 2022. Un texte rejeté en commission des Lois, et qui n’a pu être examiné en séance.
Par ailleurs, l’ancien magistrat Charles Prats est candidat RN en Haute-Savoie (6e circonscription). Il avait également été candidat en 2022, mais avec une étiquette de centre droit UDI (Union des démocrates et indépendants). Il a été juge d’instruction de 2012 à 2017, puis nommé vice-président chargé de la fonction de juge des libertés et de la détention au
TGI de Paris (devenu tribunal judiciaire de Paris) en 2017. À la suite d’une sanction du CSM, en avril 2023, notamment pour avoir comparé le mouvement des « gilets jaunes » à la « peste noire » et qualifié les écologistes de « Khmers verts », il a été muté au tribunal judiciaire d’Orléans. Depuis le
1er juin 2023, il est en disponibilité et travaille dans une entreprise privée spécialisée dans la lutte contre les fraudes.
Le député sortant Julien Rancoule se présente à nouveau dans l’Aude (3e circonscription) sous les couleurs du RN. Actif sur les sujets liés à la sécurité privée et aux pompiers, il a lui-même été agent de sécurité privée pendant huit ans, et sapeur-pompier volontaire. Lors de son mandat, il a présidé le groupe d’études parlementaire sur la sécurité privée.
Son ancien assistant parlementaire, Julien Limongi, se lance également en Seine-et-Marne (4e circonscription), avec le soutien du RN.
Aurélien Lopez-Liguori, député sortant, se représente sous l’étiquette RN dans la 7e circonscription de l’Hérault. Il présidait le groupe « économie, sécurité et souveraineté numériques » à l’Assemblée nationale.
Arnaud Dassier, cofondateur d’Avisa Partners, a été « investi par LR et leur président Éric Ciotti, appuyé par Jordan Bardella et Marion Maréchal » dans la 4e circonscription de Paris. « Je voterai tout ce qui permettra de renforcer la
sécurité, les moyens de la justice et de la police », écrit, dans sa déclaration de candidature, celui qui a contribué à la campagne de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007.
(Ces dernières années, Avisa Partners a fait l’objet de plusieurs enquêtes journalistiques sur ses pratiques en matière d’influence pour le compte de pays étrangers ou de grandes entreprises, ce qui semble avoir conduit les services de l’État à prendre leurs distances, notamment en minorant leur participation au FIC (Forum international de la cybersécurité). Le groupe a décidé en juin 2023 de se séparer de ses activités controversées et de se renommer « Forward Global » : Arnaud Dassier a alors conservé les activités d’influence en ligne, ainsi que la possibilité d’utiliser la marque
Avisa Partners. Investisseur à titre personnel, il a par ailleurs co-fondé en
septembre 2023 le fonds Kóryos, basé en Estonie, qui investit dans la défense, la sécurité et la cybersécurité en Ukraine)
.
Christelle D’Intorni, députée sortante LR, se représente dans la 5e circonscription dans les Alpes-Maritimes cette fois sous la bannière de l’alliance du RN et du parti de droite décidée par Éric Ciotti, dont elle est
proche. Elle est membre de la commission de la Défense et vice-présidente du groupe d’étude sur les polices municipales.
Les Candidats du Nouveau front populaire – « Une autre police est possible ».
Amal Bentounsi, sœur d’Amine Bentounsi décédé à la suite de violences policières en 2012, est candidate LFI au sein du Nouveau Front populaire dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne.
Raphaël Kempf, avocat qui se présente comme un défenseur des libertés publiques, est candidat dans la première circonscription de Paris sous la bannière Nouveau Front populaire. Il a été désigné par LFI. Il est notamment connu pour avoir défendu le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre devant le Conseil d’État alors que sa dissolution avait été décidée par le gouvernement en juin 2023. Il a également défendu Yassine Atar, frère d’Oussama Atar, commanditaire des attentats du 13 novembre 2015.
Cécile Untermaier, magistrate de formation ayant exercé en sous-préfecture, est candidate PS pour la liste Nouveau Front populaire dans la 4e circonscription de Saône-et-Loire. Élue à l’Assemblée depuis 2012, rédactrice du rapport de la mission d’évaluation de la mise en œuvre du code de la justice pénale des mineurs, elle s’intéresse à ce champ de longue date. La socialiste s’est également penchée sur les questions de déontologie, dans le cadre des travaux parlementaires portant sur l’affaire Benalla, lorsque Christophe Castaner était ministre de l’Intérieur dans le cadre de l’examen de la Lopmi ou de la loi « confiance dans l’institution judiciaire ».
Lisa Belluco, députée écologiste sortante de la 1re circonscription de la Vienne, « sous la bannière Nouveau Front populaire à l’issue de son premier mandat. Elle a présidé la mission d’information « sur les capacités d’anticipation et d’adaptation de notre modèle de protection et de sécurité civile » qui a rendu, début avril, ses travaux proposant plusieurs mesures pour stabiliser les effectifs de la BSPP, reprenant certaines suggestions de la FNSPF en matière de recrutement de volontaire, et appelant à la création d’une entité interministérielle dédiée à l’anticipation des risques et leur gestion au niveau territorial et national.
Sandra Regol, élue écologiste de la première circonscription du Bas-Rhin depuis 2022, a été investie candidate du Nouveau Front populaire. Cette membre de la commission des Lois, s’intéresse aux conditions de travail et de santé des pompiers. Soutien de la proposition de loi LFI sur les tirs face aux refus d’obtempérer rejetée au stade de la commission en novembre dernier, elle a, à plusieurs reprises plaidé pour une augmentation du budget de l’action sociale pour mieux prévenir le risque suicidaire dans la police et a affirmé son opposition à la reconnaissance biométrique lors du débat sur le projet de loi sur les JOP.
Également engagé sur les questions de sécurité civile le député LFI sortant du Territoire de Belfort, Florian Chauche, est candidat à sa réélection (2e circonscription). Il a été rapporteur spécial du programme sécurité civile du PLF 2024 concernant notamment les fonds octroyés aux moyens nationaux de lutte contre les incendies.
Ugo Bernalicis est candidat dans le Nord (2e circonscription), sous la bannière du Nouveau front populaire, investi par LFI. Membre de la commission des Lois sous la précédente législature, il a été co-rapporteur de la mission d’information « sur la réforme de la police judiciaire dans le cadre de la création des directions départementales de la police nationale », artisan de l’opposition à plusieurs dispositions de la Lopmi. Il a aussi signé une proposition de loi visant à l’instauration d’un mécanisme de régulation carcérale et de prévention de la surpopulation pénitentiaire. Il était référent « sécurité » de Jean-Luc Mélenchon lors des campagnes pour les élections présidentielles de 2017 et 2022.
Élu à l’Assemblée en 2022, Antoine Léaument (LFI) est de nouveau candidat dans l’Essonne (10e circonscription) sur la liste du Nouveau Front populaire. Membre de la commission des Lois, il était notamment rapporteur de la mission d’information sur la lutte contre les trafics de stupéfiants, qui n’a pu achever ses travaux.
Les candidats Les Républicains non ralliés au RN
Patrick Hetzel (LR) brigue un quatrième mandat dans la 7e circonscription du Bas-Rhin. L’élu a notamment présidé la commission d’enquête sur les violences commises en manifestation lors de la contestation contre la réforme des retraites et à Sainte-Soline, dont le rapport a été rendu en novembre 2023. Il est rapporteur des crédits de la justice depuis plusieurs années.
Les candidats sans étiquette
Se présentant comme un « hacker éthique », Baptiste Robert est candidat dans la 3e circonscription de Haute-Garonne. « Je pars sans étiquette, plutôt centre gauche. Mais l’annonce de ma candidature a fait sonner le téléphone et je suis désormais en discussion avec des petits partis du centre et avec le Parti pirate », indiquait le chercheur en cybersécurité et CEO de la société d’Osint Predicta Lab, dans une interview à Challenges, le 14 juin.
(Avec AEF)