Le marché de la Surveillance de la Situation Spatiale (SSA) devrait générer un chiffre d’affaires de 800 millions de dollars au cours de la prochaine décennie. La SSA offre une analyse approfondie du trafic spatial en utilisant des capteurs, tels que des télescopes, permettant une surveillance continue de l’espace. Ces technologies permettent d’identifier les risques de collision et de fournir des avertissements préventifs aux opérateurs de satellites. Une activité de plus en plus cruciale alors que l’environnement spatial devient indispensable à des fonctions terrestres critiques comme les communications, la navigation et la surveillance climatique.
L’espace est saturé de débris
En effet, l’espace est saturé : l’Agence spatiale européenne (ESA) estime que 36 000 débris de plus de dix centimètres encombrent actuellement l’orbite terrestre. Ces débris représentent une masse totale de 9 300 tonnes, soit l’équivalent du poids de la Tour Eiffel. La prolifération de ces fragments spatiaux fait peser un risque croissant de collision, d’autant que le nombre de satellites actifs en orbite basse pourrait atteindre 40 000 d’ici 2030, contre environ 9 000 aujourd’hui.
Dans ce contexte, le secteur de la surveillance spatiale connaît une véritable effervescence, notamment en France. Bien que des systèmes de surveillance comme Graves (développé par l’Onera), Helix d’ArianeGroup ou WeTrack de Safran Data Systems soient déjà en place, de nouvelles entreprises innovantes entrent sur le marché avec des technologies prometteuses.
Des startups françaises prometteuses
C’est le cas d’Astareon, une startup fondée en 2023, et de Look Up Space, une « SpaceTech » spécialisée dans le développement de capacités souveraines européennes, répondant aux enjeux stratégiques de sécurité et de défense dans l’espace. Aldoria, anciennement Sharemyspace, a levé 10 millions d’euros en 2023 pour doubler son nombre de stations et améliorer sa capacité à détecter des objets de plus en plus petits.
La technologie d’Aldoria repose sur un réseau de six stations de surveillance optique réparties sur quatre continents, offrant une vision quasi instantanée de l’environnement spatial. Leur système breveté, MTOS, utilise quatre télescopes à rotation synchronisée sur un même site, optimisant ainsi la détection d’objets spatiaux, même à basse altitude, jusqu’à 300 kilomètres. En 2023, ce système a généré 230 000 mesures indépendantes sur 5 000 objets spatiaux, et anticipé 30 millions de rapprochements entre ces objets.
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Ces avancées technologiques permettront-elles à l’entreprise toulousaine, active depuis 2017, de s’imposer comme le leader européen de la sécurité spatiale ? C’est en tout cas l’ambition clairement affichée.