Le média russe Russia Today (RT), une émanation du renseignement russe dans le monde ? C’est en tout cas ce qu’affirme le secrétaire d’État américain Antony Blinken à l’heure où les États-Unis imposent de nouvelles sanctions aux médias d’État russes, notamment à RT et à son organisme financier Rossia Segodnia.
Retour à l’envoyeur
Comme le rapporte RFI, le groupe américain Meta, propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp a annoncé dans la foulée, lundi 16 septembre, interdire au principal groupe de médias d’Etat russe d’accéder à ses plateformes, pour éviter toute « activité d’ingérence étrangère ». Une sorte de retour à l’envoyeur. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Facebook et Instagram — utilisés par les opposants au Kremlin — sont en effet bannis en Russie, leur maison mère ayant été classée comme une organisation « extrémiste » par les autorités.
Or, selon les rapports sur les menaces publiés régulièrement par Meta, la Russie est la principale source d’opérations d’influence secrètes détectée sur ses plateformes depuis 2017. Des campagnes qui se seraient intensifiées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
RT, un organe de propagande ?
Il faut dire que RT, lancé en 2005 grâce au financement de l’État russe, est considéré depuis longtemps par les Occidentaux comme un organe de propagande en faveur du Kremlin. En janvier 2023, la chaine (ainsi que la radio Sputnik) a ainsi été fermée en France après le gel de ses comptes bancaires décidé par l’Union européenne. Mais sa caisse de résonance reste importante dans le monde puisque son site web et ses chaînes de télévision diffusent en plusieurs langues, dont l’anglais, l’espagnol, le français, l’allemand et l’arabe.
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De leur côté, les autorités américaines accusent le média de tentatives d’ingérence dans les élections aux États-Unis et de campagnes de déstabilisation en Moldavie, Argentine, France, Allemagne ou encore dans de nombreux pays du continent africain. Elles lui reprochent également d’avoir financé une société de création de contenu en ligne basée dans le Tennessee, qui, depuis fin 2023, a publié près de 2 000 vidéos visionnées plus de 16 millions de fois sur YouTube. Selon un acte d’accusation du parquet américain publié début septembre, ces contenus, depuis effacés, visaient à « semer la discorde au sein de la population et affaiblir ainsi l’opposition aux objectifs du gouvernement russe ».