Les événements tragiques récents, tels que la mort du gendarme Éric Comyn, tué lors d’un refus d’obtempérer sur l’autoroute A8 à Mougins le 26 août, illustrent une inquiétante escalade des violences à l’encontre des forces de l’ordre. Selon le dernier rapport de la Direction générale de la police nationale (DGPN), entre janvier et fin juillet 2024, en moyenne, 23 agents ont été agressés chaque jour en France.
Une violence croissante
Ce rapport, publié par Le Figaro, révèle qu’au cours de cette période, 2 652 policiers ont été blessés lors d’agressions physiques en service, un chiffre en hausse de 88 % sur les dix dernières années. Du côté des gendarmes, 2 300 ont été blessés en mission, soit une augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente. Pire, le rapport pointe une augmentation de 183 % des agressions armées contre les gendarmes en dix ans.
En plus des agressions directes, les interventions des forces de l’ordre sont devenues de plus en plus périlleuses. Entre les refus d’obtempérer et les guet-apens lors des opérations, ces données témoignent d’une violence croissante qui marque désormais le quotidien des forces de sécurité, rendant leurs missions de plus en plus dangereuses.
« Le bouclier de la République »
Le problème va-t-il devenir une véritable priorité pour le ministère de l’Intérieur ? C’est en tout cas le signal qu’a voulu donner le nouveau ministre. Pour son premier déplacement officiel, Bruno Retailleau a choisi de se rendre dans un commissariat à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) le lundi 23 septembre. Il y a rencontré trois membres d’une patrouille de la Brigade territoriale de contact (BTC), blessés lors d’une violente agression au cours d’un contrôle routier, le jeudi 19 septembre.
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Depuis, le locataire de la place Beauvau affirme sa volonté de renforcer la protection des forces de l’ordre. « Tous ceux et celles qui mettent une cible dans le dos de nos policiers et de nos gendarmes me trouveront en travers de leur route », déclarait-il sur CNews, en réaffirmant que les forces de l’ordre sont « le bouclier de la République ».