Pouvez-vous, en quelques mots, nous présenter Voisins Vigilants et Solidaires ?
Voisins Vigilants et Solidaires est une application gratuite connue par 70% des Français, qui permet de renforcer la sécurité dans leurs villes, quartiers, rues, foyers. Elle permet d’alerter et d’être alerté en temps réel en cas de fait inhabituel lié à sa sécurité. Les communes partenaires disposent d’une interface de pilotage dédiée leur permettant de recevoir les alertes postées sur leur territoire, d’alerter leur population et de connecter la Police Municipale pour intervenir rapidement si nécessaire. Le maire propose aussi souvent à la police ou la Gendarmerie Nationale locale de profiter de cette data. Le dispositif crée un canal de communication de confiance entre le maire (ou ses services) et sa population.
Côté particuliers, les voisins vigilants forment une communauté dans leur quartier. Elles sont plus de 70 000 communautés en France. Cela leur permet de s’informer à tout instant. Même en dehors de son quartier, la géolocalisation permet d’être acteur de la sécurité. Un voisin vigilant en déplacement loin de chez lui sera ainsi prévenu par notification si une alerte est postée à proximité de là où il se trouve. Il pourra, lui-même, prévenir les voisins vigilants à proximité s’il est témoin d’un événement.
Chaque jour, ce sont donc des cambriolages, des agressions, des décharges sauvages ou encore des dégradations qui sont signalés et qui permettent régulièrement d’arrêter leurs auteurs.
Voisins Vigilants et Solidaires pousse aussi à la solidarité entre voisins. 40% des alertes sont solidaires. Elles concernent par exemple un animal de compagnie perdu. Cette application est aussi créatrice de lien social entre les voisins.
En renfort de la sécurité publique
Vous êtes connu de deux Français sur trois, c’est la preuve que votre application répond à un besoin… ?
Absolument. Le sondage IFOP que nous avons réalisé l’année dernière montre que la sécurité est la première préoccupation des élus et des Français (avec le pouvoir d’achat). Voisins Vigilants et Solidaires s’inscrit de plus en plus comme une brique naturelle du dispositif de sécurité des communes. Le dispositif vient en renfort des forces de sécurité publique et de la vidéo surveillance. Il permet aux citoyens d’être acteurs de leur sécurité tout en posant un cadre strict qui évite tout débordement.
La notoriété de Voisins Vigilants et Solidaires est aussi liée à la présence des panneaux dotés d’un œil noir et du nom du dispositif à l’entrée de très nombreuses communes de France.
Pouvez-vous donner quelques résultats depuis la création des Voisins Vigilants… ?
Voisins Vigilants et Solidaires a été créé en 2014. Son utilité n’est plus à démontrer. Près d’1 million de Français et 1000 communes l’ont adopté. L’étude IFOP que je citais un peu plus haut montre que 84% des communes qui ont adopté le dispositif constatent une baisse des cambriolages et 90% constatent une baisse du sentiment d’insécurité.
Par ailleurs, beaucoup d’élus témoignent de l’efficacité concrète de Voisins Vigilants et Solidaires. Le maire de Bry-sur-Marne a, par exemple, déclaré que 20% des interpellations de sa police municipale étaient liées à des alertes Voisins Vigilants et Solidaires. Le maire de Gagny, a constaté une baisse de 40% du nombre de cambriolages après installation du dispositif. Plus largement, nos mairies partenaires affichent une baisse moyenne de 30% d’après notre étude d’impact réalisée en 2025 avec Archipel&Co. En novembre dernier, une agression a été stoppée et les auteurs interpellés dans la commune de Pomponne grâce à l’application. Il existe beaucoup d’autres exemples de l’efficacité de Voisins Vigilants et Solidaires.
La sécurité : un débat national
Comment votre application s’est-elle développée à mesure que les risques liés à la sécurité ont pris de l’ampleur ?
Voisins Vigilants et Solidaires connaît une belle croissance depuis sa création il y a 10 ans, car le sujet de la sécurité a toujours été central. Cependant, son développement s’est accéléré depuis 2 ans et la mise en ligne de la nouvelle application dotée de la géolocalisation qui permet d’être voisin vigilant dans son quartier et partout ailleurs. Cela donne une force énorme à la dimension communautaire du dispositif. Et il est vrai que, comme les sondages le montrent, la sécurité prend de plus en plus de place dans le débat national.
Quels sont vos liens avec les pouvoirs publics liés à la sécurité (police, police municipale, gendarmerie…) ?
Ils sont très bons et pourraient certainement être encore optimisés.
Voisins Vigilants est Solidaires travaillent avec de très nombreuses polices municipales dont les communes ont adopté le dispositif. Une convention a, par ailleurs, été signée avec la direction nationale de la sécurité publique en 2021 pour échange d’information sur les alertes et nous entretenons de très bons liens avec la Gendarmerie Nationale dont certaines brigades, installées dans des communes Voisins Vigilants et Solidaires, profitent des données.
Il est important pour Voisins Vigilants et Solidaires de collaborer avec les forces de sécurité sans pour autant marcher sur leurs plates-bandes. Quand une alerte est postée, il est précisé à son auteur que l’application ne remplace pas l’appel au 17 ou au 18. De plus un conseil éthique et scientifique a été créé il y a 2 ans. Il est composé d’anciens hauts gradés de la police, de la gendarmerie et d’anciens préfets. Ce comité aide la structure à prendre le bon cap en proposant un dispositif complémentaire à l’ensemble des forces et outils déjà présents dans le dispositif de sécurité publique.
Voisins Vigilants et Solidaires aimerait pouvoir partager plus d’informations aux forces de sécurité publiques. Elles sont souvent précieuses pour mieux comprendre un territoire et sa délinquance, parfois pour résoudre des enquêtes.
Devenir aussi un outil d’informations
Aujourd’hui, de plus en plus d’élus préconisent votre application … ?
Oui, et nous en sommes très heureux. Voisins vigilants et Solidaires satisfait les maires qui l’adoptent et le dispositif est de plus en plus présent dans les grosses agglomérations. Par exemple, le dispositif est entré dans Paris au début de cette année 2025 avec son adoption par le XVe arrondissement. Des communautés de communes ont également opté pour cette solution comme celle de Montbéliard. C’est la preuve que Voisins Vigilants et Solidaires, via cette nouvelle application, est parfaitement adaptée aux zones très urbanisées. D’ailleurs, plusieurs autres grandes villes sont actuellement en discussion avec nous.
Quel développement envisagez-vous pour la suite ?
Voisins Vigilants et Solidaires est aujourd’hui le premier dispositif digital communautaire sur la sécurité du quotidien. L’application a vocation à devenir un outil d’information encore plus riche. Elle doit, par exemple, s’inscrire dans les outils d’alerte de la population en cas d’alerte météo, de risque de feux de forêt, de disparitions inquiétantes ou d’Alerte enlèvement. Nous travaillons avec les autorités pour avancer dans ce sens. Par ailleurs, la communauté s’agrandit de mois en mois, ce qui rend le dispositif de plus en plus efficace. Nous sommes donc très optimistes sur l’avenir.
Comment faire pour que Voisins Vigilants et Solidaires ne sorte pas de son objectif initial et évitent les dérives, comme les milices punitives… ?
En 10 ans, Voisins Vigilants et Solidaires a démontré son sérieux et n’a connu aucun incident majeur. Plusieurs raisons expliquent cela.
Premièrement, Voisins Vigilants et Solidaires permet aux communes de poser un cadre officiel dans lequel les citoyens peuvent devenir acteur de leur propre sécurité et de celle de leurs proches. Elle permet de renforcer la participation et la confiance entre les voisins d’un quartier et la commune, lorsqu’elle a adopté le dispositif. C’est un outil d’alerte et d’information.
Deuxièmement, nous disposons d’un service de modération très efficace qui permet d’éviter les alertes farfelues et la diffusion d’informations privées en conformité avec la RGPD. Troisièmement, tous les voisins vigilants sont identifiés. Pour s’inscrire, il est nécessaire de prouver son identité et de donner un justificatif de domicile. Celui qui ne respecte pas la charte signée lors de son inscription sera donc possiblement exclu de la communauté.
Enfin, Voisins Vigilants et Solidaires empêche tout risque de création de milices. Le réseau est trop officiel pour cela et celui qui jouerait au shérif se ferait écarter immédiatement. Ceux qui souhaiteraient assurer la sécurité en dehors du cadre légal le feraient certainement via des réseaux sociaux ou des réseaux de communication cryptés telles les messageries.
Frédéric de Lanouvelle
Ancien journaliste de TF1 et BFM, le directeur général adjoint de Voisins Vigilants et Solidaires a aussi travaillé au ministère de l’Intérieur. C’est aussi un passionné d’aventures extrêmes.
Directeur Général Adjoint de Voisins Vigilants et Solidaires, Frédéric de Lanouvelle est tout sauf un inconnu du grand public. En effet, il a tout d’abord embrassé une carrière de journaliste durant une dizaine d’années. De 2007 à 2016, il est reporter pour la chaîne d’information en continu BFM TV. Il est notamment reporter, présentateur et chef d’édition. Il développe aussi une spécialité : celle de l’aventure, du dépassement de soi et des sports extrêmes. L’occasion de partager au plus grand nombre à travers l’écran diverses expériences : courir le Marathon des Sables, descendre la Tour Montparnasse en rappel avec les pompiers de Paris, faire de la voltige avec l’équipe de voltige de l’armée de l’air, embarquer sur le porte-avion Charles de Gaulle.
En 2016, il change d’antenne et intègre l’équipe de l’émission Sept à huit sur TF1. En décembre 2017, il change de cap et devient porte-parole du ministère de l’Intérieur sous le gouvernement d’Edouard Philippe II. Il y restera une année. D’août 2020 à novembre 2024, il est nommé directeur général adjoint de Rocher Mistral, un parc de loisirs historique en Provence. Entre-temps, depuis avril 2023, il prend également la direction adjointe de Voisins Vigilants et Solidaires.
Passionné d’aventures, il a traversé à pied l’Atacama au Chili, le désert le plus haut et le plus aride du monde. 980 km en 19 jours. Il a notamment participé à la première édition du « Treg », un ultra-trail ou course à pied nature de 180 km non-stop dans le désert d’Ennedi au Tchad. Une région coincée entre le sud de la Libye et le Darfour. En 2023, il a également parcouru 2 100 kilomètres en vélo à travers la France, avec sa fille Mathilde. En 15 étapes et 26 départements traversés, ils ont pu sensibiliser les gens autour de leur association : « Mécénat chirurgie cardiaque ». En 2025, il s’apprête à réaliser un record du monde sur les routes de France à vélo en 40 jours. Chaque coup de pédale servira la Fondation Recherche Alzheimer.