Un récent rapport de la mission d’évaluation, composée de plusieurs élus marseillais, est sans appel : la cité phocéenne n’a pas rempli ses objectifs au niveau du déploiement de caméras de vidéosurveillance. Dès son arrivée à la tête de la mairie de Marseille, la gauche avait demandé un moratoire sur la vidéosurveillance. Ce sujet était sensible au sein de la majorité, notamment du côté des écologistes. Le programme du Printemps marseillais, coalition victorieuse lors des municipales, expliquait que plusieurs études avaient démontré l’inefficacité de la vidéosurveillance.
Le débat a cependant été relancé par un audit de l’Inspection générale des services. En 2020, Marseille comptait uniquement 1 558 caméras. Un chiffre insuffisant comparé, par exemple, à Nice qui en comptait 5 000 en 2024. Ces caméras étaient d’ailleurs essentiellement concentrées vers le centre-ville, tandis que les quartiers nord de la ville en étaient peu équipés, seulement 4,2% des caméras.
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Un enjeu électoral pour 2026
Pour faire face à l’augmentation du trafic de drogue, certaines caméras avaient été installées près des zones sensibles. En 2022, avec le soutien financier de l’Etat dans le cadre du plan « Marseille en grand », 55 caméras avaient été déployées. Le plan en prévoyait 500 au total.
En raison d’actes de vandalisme, ce déploiement a néanmoins subi un coup d’arrêt. Face aux menaces qui pèsent sur les techniciens, parfois contraints d’abandonner leur mission, les installations sont de plus en plus complexes. Sur les 55 caméras de 2022, 13 n’ont pas pu être installées, 11 ont été déplacées, et 7 ont été détruites. Le rapport indique aussi que 70 caméras ont été détruites en 2023 et plus de 40 en 2024.
La controverse s’observe également au niveau du rythme d’installation. En 2023, 73 caméras ont été déployées, puis 63 pour les Jeux Olympiques. L’opposition soulève une accélération tardive du déploiement afin d’être en phase avec l’objectif électoral des 500 caméras d’ici 2026, année des prochaines élections municipales.