2 400 étudiants ont déposé leur candidature. Seuls 20 d’entre eux seront admis, selon les informations d’Intelligence Online. À la rentrée prochaine, l’université Paris-Panthéon-Assas ouvrira un nouveau parcours de master consacré aux études stratégiques, avec une particularité qui suscite déjà l’attention : l’intégration de deux modules dédiés au renseignement.
L’offre s’inscrit dans le cadre du master en relations internationales de l’établissement, jusqu’ici structuré autour de deux voies classiques – l’une tournée vers la diplomatie, l’autre vers l’industrie de défense. Avec cette troisième spécialisation, Assas assume un positionnement plus affirmé sur les questions de sécurité, de stratégie et d’analyse du risque. L’ambition ? Former autant des chercheurs que des profils opérationnels capables de naviguer dans les arcanes du renseignement.
Entre académique et institutions
Aux manettes, deux enseignants reconnus dans le champ des études stratégiques : Jean-Vincent Holeindre, qui dirige le Centre Thucydide, et Adrien Schu, président de l’AEGES (Association pour les études sur la guerre et la stratégie). L’initiative s’appuie sur des partenariats solides, notamment avec l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM), habitué à travailler avec les armées.
Et les passerelles avec le monde du renseignement pourraient ne pas s’arrêter là. Des discussions sont en cours pour accueillir également des professionnels en formation continue, en lien avec l’Académie du renseignement – structure rattachée à Matignon, qui labellise les cursus autorisés à former les agents des services français.
Un champ en pleine expansion
L’intérêt pour ces formations ne sort pas de nulle part. Depuis une décennie, le renseignement a retrouvé une place centrale dans l’appareil d’État, avec une hausse significative des effectifs (+35 % depuis 2014). En parallèle, plusieurs établissements ont développé leurs propres cursus, à l’image de Sciences Po Aix, Sorbonne Université ou encore Paris-Saclay.
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Dans ce paysage en structuration, Assas entend se faire une place. Pas en reproduisant ce qui existe déjà, mais en articulant rigueur académique, expertise opérationnelle et ouverture sur la recherche. De quoi attirer, à terme, autant les candidats aux concours des services que les jeunes chercheurs désireux d’explorer les zones grises du pouvoir.