À Marseille, les agents de sécurité dans les transports bientôt armés ?

10 février 2025 | Sécurité Privée

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À Marseille, les agents de sécurité dans les transports bientôt armés ?

par | Sécurité Privée

Les effectifs du groupe d’assistance et de protection (GAP) des transports marseillais pourraient être prochainement équipés d’armes non létales comme des matraques ou des bombes lacrymogènes.

Devant l’augmentation des agressions et incivilités dans les transports communs à Marseille, Marine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, vient d’annoncer une mesure phare : armer les agents de sécurité de la régie des transports métropolitains (RTM). Matraques, bombes lacrymogènes… ces équipements étaient jusqu’à présent uniquement réservés aux forces de l’ordre. Ils pourraient bientôt faire partie de l’arsenal des agents en charge d’assurer la sécurité des voyageurs.

Comme l’explique Le Figaro, l’élue appuie sa décision sur la nécessité d’apporter une réponse au « sentiment d’insécurité » qui sévit au sein de nombreux réseaux de transports français. La cité phocéenne fait partie de ces villes où les agressions verbales et physiques sont quotidiennes dans les transports. Armer les agents de sécurité dans les transports permettrait de renforcer leur autorité et leur capacité à intervenir face aux individus violents. Actuellement, ils sont au nombre de 78 agents à assurer la sécurité dans les transports dans le Groupe d’assistance et de protection (GAP). Ils devraient être 99 d’ici la fin de l’année. Ils devraient disposer des mêmes prérogatives que la RATP.

Le modèle des transports parisiens est souvent cité en exemple. Depuis plusieurs années, des dizaines d’agents de sûreté RATP patrouillent dans le métro et le RER. Ils sont équipés de pistolets semi-automatiques avec des munitions en caoutchouc. Ils portent aussi des bâtons télescopiques, des menottes, et des bombes lacrymogènes. Cet arsenal impressionnant a fait ses preuves. Avec l’autorisation du ministre des Transports, Marseille souhaite dupliquer ce modèle dans ses transports. Pour cela, il est nécessaire de modifier la législation pour offrir un cadre légal à cet armement. Martine Vassal entend armer ses agents de sécurité dans les transports le plus « rapidement possible ».

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Des questions autour de l’armement des agents de sécurité dans les transports

Si les réactions sont mitigées, armer les agents de sécurité dans les transports marseillais pose des questions :

  • Quelle sera la responsabilité pour la régie des transports métropolitains (RTM) en cas de bavure ?
  • Quel impact psychologique pour des salariés qui n’ont pas vocation à maintenir l’ordre ?
  • Comment cohabiteront leurs interventions avec celles de la police ?
  • Dans quelles conditions les agents utiliseront-ils des armes ?

Et au niveau national ?

Si Marseille obtient l’autorisation, législative, d’armer ses agents de sécurité dans les transports, d’autres grandes villes, confrontées aux mêmes types de problèmes d’insécurité, seront tentées d’en faire autant. Le débat sur la place des armes dans l’espace public et la répartition des missions entre sécurité privée et sécurité publique sera alors relancé.

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