Comment l’informatique quantique cherche son « moment Spoutnik »

14 août 2024 | Technologie

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Comment l’informatique quantique cherche son « moment Spoutnik »

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En pleine expansion, la technologie de l'informatique quantique suscite de grands espoirs, notamment pour le développement de nouveaux médicaments et la lutte contre le réchauffement climatique.

Un tournant décisif pour l’informatique quantique, comparable au lancement de Spoutnik dans la conquête spatiale ? C’est l’ambition de la société britannique Riverlane, qui produit le premier microprocesseur dédié à cette technologie, promettant des capacités de calcul sans précédent.

Une nouvelle ère technologique

Basée à Cambridge, l’entreprise a récemment levé 75 millions de dollars auprès d’investisseurs pour accélérer son expansion et répondre à la demande mondiale croissante pour la correction d’erreurs quantiques (QEC). L’objectif est d’atteindre un million d’opérations quantiques sans erreur d’ici 2026, contre seulement un millier aujourd’hui. Ce seuil est considéré comme déterminant pour surpasser les performances des ordinateurs actuels.

Pour Steve Brierley, fondateur et PDG de Riverlane, « la correction d’erreurs quantiques est le catalyseur essentiel de la prochaine grande avancée de l’industrie. Elle permettra de passer des petites machines actuelles, sujettes aux erreurs, à des ordinateurs quantiques fiables, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère technologique aussi significative que la révolution numérique ».

Des algorithmes inaccessibles aux ordinateurs traditionnels

Pourquoi parle-t-on d’une nouvelle ère technologique ? Parce que la puissance de calcul et les capacités de l’informatique quantique sont véritablement révolutionnaires. Contrairement aux bits classiques, qui ne peuvent être que 0 ou 1, les ordinateurs quantiques utilisent des bits quantiques, ou qubits, capables d’exister simultanément dans plusieurs états. Ce parallélisme unique permet d’exécuter de nombreux calculs en parallèle, rendant possible la création d’algorithmes inaccessibles aux ordinateurs traditionnels. Grâce à cette « solution quantique », il devient possible de résoudre des problèmes extrêmement complexes, impliquant d’énormes volumes de données, là où les supercalculateurs actuels atteignent leurs limites.

Cette technologie pourrait par exemple bouleverser le développement de nouveaux médicaments, optimiser drastiquement la production d’engrais – une industrie fortement émettrice de CO2 – et ouvrir la voie à des batteries beaucoup plus efficaces, essentielles dans la lutte contre le changement climatique.

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« L’informatique quantique ne sera pas seulement une amélioration marginale des ordinateurs actuels, ce sera un bond en avant colossal », affirme encore Steve Brierley. C’est pourquoi des géants de la technologie comme Google, IBM et Microsoft investissent massivement dans ce domaine. En attendant le « moment Spoutnik » de l’informatique, du nom du satellite soviétique dont le lancement en 1957 avait constitué une étape majeure de la conquête spatiale.

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