Une récente étude met en lumière une situation préoccupante : les institutions européennes présentent des failles de sécurité inquiétantes. Ce décalage pourrait bien fragiliser la position de l’UE sur l’échiquier mondial.
L’Europe est-elle vraiment préparée à faire face à une cyberattaque massive ? La question mérite d’être posée, surtout après la lecture d’une récente analyse du Business Digital Index (BDI). Cette étude, menée par une équipe lituanienne spécialisée en cybersécurité, soulève des inquiétudes. Le BDI, né de l’initiative de Cybernews, un collectif de journalistes et d’experts en cybersécurité, vient de publier un rapport inédit sur l’état des défenses numériques des principales institutions européennes. Et les résultats sont inquiétants.
Le bilan est alarmant : plus des deux tiers des institutions analysées (67%) affichent des notes catastrophiques (D ou F) en matière de sécurité numérique, et aucune ne satisfait aux critères internationaux de cybersécurité. Pire encore, aucune institution n’atteint les meilleures notes A ou B, qui reflètent les standards les plus stricts dans ce domaine. Avec une moyenne de 71/100, ces organisations se retrouvent dans la zone rouge, considérée comme très vulnérable selon les critères de l’indice. « L’absence totale de A ou B est un véritable signal d’alarme », confie l’équipe du Business Digital Index. « Aucune structure n’est à la hauteur des standards reconnus pour une protection efficace contre les cybermenaces ».
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Des résultats accablants
Pour dresser ce bilan, les experts ont minutieusement analysé la sécurité des sites en exploitant les données accessibles au public, les registres d’adresses IP et l’historique des attaques informatiques documentées. Leur étude a porté sur 75 institutions et agences de l’UE, y compris la Commission et le Parlement européens. Ils ont évalué chaque structure selon sept aspects différents : des mises à jour des logiciels à la configuration des certificats SSL/TLS (essentiels pour sécuriser les connexions web), sans oublier la sûreté des applications en ligne et la fiabilité globale des systèmes.
Cette mauvaise note n’est pas qu’une simple statistique sur le papier. Les données révèlent une administration européenne vraiment vulnérable, avec des failles de sécurité inquiétantes. Les chiffres le prouvent : presque toutes les institutions, qui ont eu F (96%) ou D (92%), ont déjà été piratées au moins une fois. Ce constant est encore plus alarmant car la moitié des organismes notés F ont été victimes d’une attaque ces derniers temps. 17% des institutions notées D l’ont été également. Quant aux institutions notées C, elles ont été épargnées jusqu’ici.