L’immigration de travail serait-elle indispensable dans plusieurs secteurs clés de l’économie, dont l’industrie et la sécurité privée ? C’est l’idée véhiculée par Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, dans une interview accordée à nos confrères de France Inter le 10 octobre 2024.
Le ministre estime que « sans l’immigration, on ne sait pas faire dans l’industrie ». Ce constant met en avant le rôle crucial de cette main-d’œuvre dans les secteurs tendus. Ce discours du ministre résonne également pour le domaine de la sécurité privée où beaucoup d’agents de sécurité privée sont issus de l’immigration. La preuve : selon une étude de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques), datant de juillet 2021, 28,4% des agents de gardiennage et de sécurité en France sont des immigrés. C’est plus d’un sur quatre ! Ces chiffres sont encore plus forts pour des métiers où les conditions de travail sont jugées pénibles ou peu attractives. C’est le cas, par exemple, dans la sécurité privée avec des horaires décalés, des précarités de contrat ou des faibles rémunérations.
Dans le secteur de la sécurité, les travailleurs immigrés occupent une place importante. Pour les Algériens et les personnes originaires d’Afrique centrale et guinéenne, la sécurité privée arrive en première position. Ces informations démontrent une forte tendance : les métiers en tension, comme celui d’agent de sécurité, attirent de nombreux travailleurs issus de l’immigration en raison des conditions difficiles et des besoins de main-d’œuvre.
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Combattre l’immigration illégale
Marc Ferracci a également rappelé la nécessité de combattre l’immigration illégale. Pour rappel, la loi sur la sécurité globale, qui a été adoptée en 2021, impose des restrictions supplémentaires pour les travailleurs immigrés dans la sécurité privée. Les travailleurs étrangers doivent notamment détenir un titre de séjour valide depuis au moins cinq ans afin d’obtenir une carte professionnelle ou une autorisation du CNAPS. Cette contrainte administrative limite davantage l’accès à cette profession pour les travailleurs étrangers.
Bientôt la suppression de la circulaire Valls ?
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retaillau, a aussi fait part de sa volonté de supprimer la circulaire Valls, qui permet, depuis 2012, aux préfets de régulariser des personnes sans papiers pour des raisons de vie privée, familiale ou de travail. Outre les conséquences humaines, des employeurs redoutent des pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs sous tension. Dont celui de la sécurité privée.