Intelligence économique : l’Open source décortique les liens entre membres d’une mafia

26 septembre 2025 | Intelligence économique

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Intelligence économique : l’Open source décortique les liens entre membres d’une mafia

par | Intelligence économique

Grâce à des rapports d’enquête disponibles en open source, des étudiants ont réussi à établir la cartographie d’une mafia.

Lors d’une conférence à Lille, deux étudiants de l’EGE, Thomas Chauveau et Paul Kremer, ont partagé les résultats de leurs recherches sur la mafia nigériane « Black Axe » dans l’État d’Edo. Au lieu de simplement retracer l’histoire de l’organisation, ils se sont attachés à démontrer comment ils ont pu, en croisant des données publiques (rapports d’enquête, réseaux sociaux, vidéos et articles de presse) mettre en évidence les connexions entre ces différents acteurs.

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Mise à jour d’un système de connexions

L’enquête a révélé des liens troublants entre plusieurs élus locaux et des membres notoires de la Black Axe. Un exemple frappant est celui de Tony Kabaka, fervent partisan du parti victorieux aux élections de 2024, qui n’a pas hésité à afficher ouvertement son appartenance au mouvement. Les réseaux sociaux regorgent d’ailleurs de photos le montrant aux côtés du nouveau gouverneur. Comme l’a fait remarquer l’un des journalistes, « cette connexion établit clairement un premier pont entre le gouverneur et la Black Axe ».

Les investigations ont également mis au jour des connexions surprenantes dans le milieu artistique. En étudiant l’entourage de certains artistes, les enquêteurs ont découvert des liens préoccupants avec des individus mêlés à des opérations de blanchiment d’argent. « On en est venus à se demander si le discours panafricaniste de certains chanteurs ne servait pas de façade aux activités de la Black Axe », ont-ils confié, suggérant que le militantisme pourrait être détourné à des fins criminelles.

Pour réaliser cette enquête, les étudiants ont fouillé un peu partout : ils ont épluché des vidéos sur Internet, passé au peigne fin la presse locale et croisé leurs découvertes avec des rapports d’experts. Ils se sont aussi plongés dans les réseaux sociaux, scrutant les posts Facebook, TikTok et Instagram de figures politiques et culturelles. « C’est fou tout ce qu’on a pu dénicher ! On a mis au jour tout un système de connexions entre différents milieux », expliquent-ils encore.

 

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