Kiev interdit l’utilisation de Telegram pour les communications critiques

8 octobre 2024 | Cybersécurité, Technologie

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Kiev interdit l’utilisation de Telegram pour les communications critiques

par | Cybersécurité, Technologie

Pointant des menaces russes pour la sécurité, le gouvernement ukrainien a interdit l'application de messagerie Telegram sur les appareils officiels utilisés par les fonctionnaires et le personnel militaire. L’Ukraine a interdit l'usage de l'application russe de messagerie Telegram « au sein des agences gouvernementales, des infrastructures militaires et celles de certains secteurs critiques ».

Un problème de « sécurité nationale »

L’annonce a été faite vendredi 20 septembre par le Conseil de sécurité et de défense de l’Ukraine via un communiqué publié sur Facebook. Comme le rapporte Courrier International, il ne s’agit pas « d’une question de liberté d’expression, mais de sécurité nationale ». Kiev affirme en effet que Moscou accède aux messages des utilisateurs, y compris ceux qui ont été supprimés, et à leurs données personnelles. Les forces russes utiliseraient ces informations pour mener des cyberattaques, et pour localiser les utilisateurs afin d’ajuster leurs frappes de missiles.

L’application est largement répandue en Ukraine et constituait jusqu’alors un des principaux canaux de communication pour les autorités, y compris pour le président Volodymyr Zelensky, afin de tenir la population informée de la situation sur le terrain.

Pavel Durov joue-t-il un rôle trouble ?

L’arrestation du PDG de la plateforme, le Russe Pavel Dourov, lors de son arrivée à Paris le 24 août dernier n’est sans doute pas étrangère à cette interdiction. Mis en examen, il est accusé de refuser de communiquer aux gouvernements qui en font la demande les données relatives aux activités de sa plateforme, ainsi qu’une absence de modération.

Pour rappel, l’homme d’affaires a quitté la Russie en 2014 après avoir refusé de se plier aux injonctions du gouvernement de fermer les chaînes d’opposition sur VKontakte — l’équivalent russe de Facebook, qu’il a ensuite vendu. Bien que, selon le Kyiv Post, il continue de se présenter comme un « paria » dans son pays d’origine, Kremlingram, un collectif ukrainien militant contre l’utilisation de Telegram en Ukraine, affirme qu’il s’y serait rendu plus de soixante fois depuis son départ. De quoi alimenter les soupçons autour de ses véritables intentions.

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Dans une interview accordée en début d’année au Financial Times, Dourov décrivait Telegram comme « l’une des dernières plateformes libres où les gens peuvent s’exprimer ». Un message qui semble aujourd’hui de plus en plus brouillé.

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