Sa parole est rare et d’autant plus précieuse. Dans une interview, fin 2024, accordée à nos confrères de ANews Sécurité, le préfet David Clavière, directeur du Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS), a dressé un bilan élogieux de la sécurité. Il a souligné aussi le rôle déterminant tenu par la sécurité dans la société actuelle et les perspectives prometteuses.
Sans surprise, le patron du CNAPS a salué la performance des acteurs de la sécurité privée, les qualifiant de « médaille d’or » au cours des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. En dépit des inquiétudes relevées avant les épreuves, il a souligné que la France avait su relever ce défi, là où d’autres nations, comme à Londres en 2012, avaient échoué dans le secteur de la sécurité privée.
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La sécurité privée en pleine mutation
Dans un cadre de gestion partagée à travers les postes de commandement opérationnels (PCO), le préfet a également souligné la coordination efficace entre les forces de sécurité publique et privée. Preuve que la coproduction entre les acteurs privés et publics est devenue essentielle, le continuum de sécurité est entré dans une nouvelle dimension.
Durant cet entretien, David Clavière est revenu sur le rôle joué par le CNAPS dans la mobilisation pour les JO. En l’espace de quelques mois, l’organisme est parvenu à traiter près de 3 000 cartes professionnelles pour s’assurer de la fiabilité des agents. 800 profils problématiques ont aussi été écartés, dont 150 fiches S, lors d’un contrôle approfondi des 280 000 agents existants.
Pour le CNAPS, les JOP ont permis au CNAPS d’évoluer sur certains chantiers, notamment au niveau des démarches administratives : des habilitations ont pu être délivrées en seulement deux ou trois jours. Aussi, grâce à la digitalisation des processus, un nouveau système d’information a été instauré. Enfin, les contrôles des entreprises, qui présentaient des risques de travail dissimulé ou d’usurpation d’identité, ont été renforcés.
David Clavière a également confirmé que des transferts de compétences pourraient être envisagés à l’avenir. Ces évolutions peuvent porter sur l’autorisation pour les agents de réaliser certaines fouilles des coffres des véhicules, qui sont actuellement réservées à des cadres spécifiques. En revanche, ces évolutions demandent des ajustements législatifs.
Un élan à maintenir sur la durée
Le préfet Clavière s’est aussi exprimé sur l’intégration des nouvelles technologies dans le secteur. Même si la reconnaissance faciale est interdite en France, les algorithmes de détection comportementale, qui ont été expérimentés durant Paris 2024, pourraient être pérennisés.
Le préfet a enfin rappelé que cette dynamique devait être maintenue et s’inscrire sur le long terme. Avec 296 000 agents, une reconnaissance renforcée et un cadre réglementaire encore plus strict, la sécurité privée a pris une autre dimension.