L’ensauvagement de la France – La responsabilité des juges et des politiques

27 février 2024 | Livres

Temps de lecture : 2 minutes

Photo :

L’ensauvagement de la France – La responsabilité des juges et des politiques

par | Livres

Un pamphlet, évidemment, dont la particularité est d’être bien documenté. AD.
Georges Fenech, qui a aujourd’hui 69 ans, connait bien la magistrature : après l’Ecole nationale de la magistrature, il a été magistrat pendant plus de 20 ans. Il connait très bien aussi le monde politique : à trois reprises, il a été élu député (UMP) du Rhône. Dans cet ouvrage il accuse les juges (ceux su Syndicat de la magistrature) et les politiques (tous) - surtout ces derniers, qui votent la loi… - d’être les premiers responsables de « l’ensauvagement de la France »

« Pour la suppression de l’École nationale de la magistrature »
Vous accusez magistrats et polices d’être les responsables de l’ensauvagement de la France.

N’oubliez-vous personne ?… 

Les causes sont évidemment multiples, mais j’essaye de distinguer les coupables et leurs complices… Ceux qui font la loi, ce sont les politiques. Ceux qui doivent l’appliquer, ce sont les juges. Police et Gendarmerie font leur travail : ils enquêtes et investiguent, ils arrêtent, ils interrogent, ils défèrent… Puis les juges fixent le quantum et la nature des peines, en application de la loi… Si la réponse pénale n’est pas ferme, si l’excuse vient justifier la délinquance, la délinquance prospère. Pourtant, l’opinion attend davantage de sécurité.

Vous dites, en conclusion, que toute politique pénale doit marcher sur ses deux pieds : prévention et répression.Vous vous prononcez pour + de fermeté pénale. Est-ce à dire qu’on est fait assez, voire trop, en matière de prévention ? Que pensez-vous de développer celle-ci sur le terrain, avec davantage de police de proximité ?

La meilleure prévention, c’est la certitude de la sanction. En particulier pour les mineurs, dont la délinquance est le point de départ de celle des adultes.
S’agissant de la police de proximité, les forces de sécurité doivent en effet être sur la voie publique. Mais vous pouvez-mettre y mettre tout le bleu qui est possible, s’il n’y a pas de sanction face au délit, ce sera sans effet.

Le service public de la justice est malade. Vous parlez de juges « inexpérimentés »… Le quasi monopole de l’École nationale de la magistrature, pour la formation des magistrats, vous parait-il pertinent ?

 Pour moi, on ne devrait pas devenir juge en sortant d’une école, fut-ce celle de la magistrature ! Il faut de l’expérience, du jugement, de l’intuition… D’ailleurs, les pays anglo-saxons n’ont pas d’École de la magistrature !

L’ENA vent d’être supprimée. Je suggère que l’on supprime aussi l’ENM ! Qu’on le remplace par un concours, ouverts à toutes les professions juridiques, à tous les juristes de plus de 30 ans, par exemple. Je remarque d’ailleurs que l’ENA a été créé en 1945 par Michel Debré, et dissoute en 2021 par Emmanuel Macron. L’ENM a été créée en 1958, par le même Michel Debré, sous le nom de Centre national d’Études judiciaires. Comme le Président de la République ne semble pas avoir l’intention d’y toucher, est-ce à dire que le pouvoir des juges (certains), serait plus fort que celui de la haute administration ?

 Propos recueillis par Alain Dumait
(entretien du 15 février 2024)

Georges Fenech, Editions du Rocher, 220 pages, 17€90

Registre :

Auteur / autrice

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Sécurité

Voir aussi

Les mondes du renseignement

Les mondes du renseignement

Jeangène Vilmer Jean-Baptiste : Docteur en science politique et en philosophie, chercheur et diplomate, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer a dirigé l’Institut de recherche ...

Riposter

Riposter

Michaël Illouz, vous avez mis à jour votre ouvrage : « Riposter » édité chez Amphora. Pour gérer la confrontation, ...