Mobilisés pour sécuriser les Jeux Olympiques de Paris en 2024, les CRS MNS vont de nouveau occuper les plages à l’été 2025. L’année passée, face à l’absence des nageurs-sauveteurs CRS, plusieurs communes ont eu recours à des maîtres-nageurs civils, des policiers municipaux, ASVP ainsi que des agents de sécurité privée.
Lors d’une question au Journal Officiel, en janvier 2025, le député Franck Allisio avait souligné les conséquences de l’absence des CRS MNS sur le littoral l’été dernier. « Cette absence a dû être compensée par l’embauche de maîtres-nageurs sauveteurs, par le déploiement de policiers municipaux ou d’agents de surveillance de la voie publique (ASVP), voire même par le recours à des sociétés de sécurité privée. »
Outre les conséquences financières pour les communes, il avait alerté sur la carence de pouvoir régalien. « Le pouvoir de police judiciaire propre aux CRS a également pu faire défaut. » Ce pouvoir, aucun agent de sécurité privée ne peut l’exercer, même s’il est détenteur d’une carte professionnelle ou formé au secourisme.
Les agents de sécurité privée ont un cadre d’intervention très précis sur les plages publiques et autres espaces publics. En effet, le Code de la sécurité intérieure est clair : ils doivent obtenir une autorisation spéciale de la préfecture avant toute intervention. Cette autorisation ne peut être délivrée que pour quatre missions bien définies : protéger les biens contre le vol, empêcher la dégradation des lieux, repérer d’éventuelles effractions, et participer à la prévention du terrorisme.
La surveillance des baignades ne fait donc pas partie des missions d’un agent de sécurité privée.
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Les CRS MNS de retour pour l’été 2025
Le ministère reste flou sur la question de la légalité de ces remplacements. C’est pourtant un point crucial : que des agents privés interviennent sur des plages publiques, au-delà de simples missions de surveillance ou de secours, ça soulève pas mal de questions. Ont-ils déclaré leur présence ? Ont-ils reçu les autorisations nécessaires ? Dans quel cadre légal agissaient-ils ?
Concrètement, sur les plages, des agents ont fait de la figuration pour faire le nombre, sans réels pouvoirs ni même la formation nécessaire pour surveiller les baigneurs. Cette situation ambiguë n’est pas seulement inquiétante pour la sécurité des vacanciers, elle pose aussi de sérieux problèmes juridiques.
En 2025, les CRS MNS sont bien de retour sur les plages et le littoral.