Autrefois cantonné à la protection des locaux, le directeur de sécurité a vu son rôle évoluer. Désormais, son champ d’action dépasse ses missions traditionnelles.
Le métier de directeur de sécurité est en profonde mutation. Une fois la politique de sécurité établie, le directeur de sécurité doit avant tout être un facilitateur. Il doit savoir communiquer simplement et apaiser les tensions. Son rôle n’est pas d’être expert dans un domaine précis, mais plutôt d’avoir une vision globale et de savoir prioriser les enjeux de sécurité avec bon sens. À l’ère des réseaux sociaux, la communication est essentielle : il doit travailler de concert avec la direction de la communication et les syndicats pour faire passer les bons messages.
Pour être crédible, il doit comprendre en profondeur le quotidien des équipes, qu’elles soient au bureau, en atelier, sur la route, en usine, en magasin ou à l’international. Sa position transverse lui permet de créer des ponts entre les services, car la sécurité est l’affaire de tous. Il doit être curieux des nouvelles technologies, comme l’IA et garder à l’esprit les enjeux environnementaux. La cybersécurité est également devenue incontournable dans ses préoccupations.
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De nouvelles préoccupations »
Même si chaque expert (Risk Manager, HSE, incendie, juridique, SSI, RH) garde son domaine de compétence, le directeur de sécurité doit collaborer avec eux pour avoir une vision globale et présenter à la direction des synthèses claires sur les menaces, les risques et leurs implications.
Les entreprises font face à une concurrence de plus en plus féroce, tandis que le cadre juridique devient un véritable enjeu stratégique et que les tensions internationales ne cessent de s’intensifier. La révolution numérique transforme radicalement notre façon de travailler, notamment avec le développement du cloud et de l’Internet des Objets (IoT), sans oublier l’émergence d’une Intelligence Artificielle aussi prometteuse qu’inquiétante.
Dans ce contexte déjà instable s’ajoute le défi majeur du changement climatique, qui expose nos sociétés à des risques croissants : événements météorologiques extrêmes et développement parfois chaotique des infrastructures urbaines. Les conflits modernes ont, eux aussi, évolué, et prennent une forme hybride entre dimensions humaines et économiques. Face à cela, les entreprises se retrouvent dans un labyrinthe réglementaire toujours plus dense, entre législations nationales et internationales (RGPD, lois extraterritoriales…), qui encadrent tant les activités commerciales que la protection des données personnelles.