Ce n’est pas Minority Report de Tom Cruise. Mais le scénario y ressemble comme deux gouttes d’eau. Prédire les futurs crimes, les attentats et les cambriolages avec l’intelligence artificielle (IA) : l’Argentine y croit. Selon le média The Guardian, Javier Milei, le président de l’extrême droite , a l’intention de s’appuyer sur l’IA pour prédire les crimes à venir.
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Présenté par le ministère de la Sécurité du pays, le concept sera en charge de « la prévention, la détection, l’enquête et la poursuite des crimes ». Parallèlement, l’unité sera chargée des opérations de surveillance par drone, de surveiller les réseaux sociaux, et d’utiliser la reconnaissance faciale afin d’identifier les personnes recherchées et de renforcer les mesures de sécurité.
Pour prédire les crimes, l’unité d’intelligence dédiée à la sécurité va utiliser des « algorithmes d’apprentissage automatique pour analyser les données historiques de la criminalité ». Puis, l’IA sera en charge d’identifier les modèles et les tendances criminelles à venir.
Bien entendu, cette mesure est loin de faire l’unanimité en Argentine, notamment auprès des organisations de défense des droits de l’homme. Certains craignent que certains groupes soient plus surveillés que d’autres.
Une atteinte aux droits humains ?
Autre inquiétude : la protection des données. Certains experts se demandent qui et combien de forces de sécurité auront accès aux informations produites par l’IA. Selon une source du ministère de la Sécurité, citée par The Guardian, cette unité « travaillera dans le cadre législatif actuel, notamment dans le cadre de la loi sur la protection des renseignements personnels ».
Enfin, certaines organisations se demandent si cette mesure peut porter atteinte aux droits humains. « La surveillance à grande échelle porte atteinte à la liberté d’expression, car elle encourage les gens à s’autocensurer ou à s’abstenir de partager leurs idées s’ils soupçonnent que tout ce qu’ils commentent, publient ou postent est surveillé par les forces de sécurité », a expliqué Mariela Belski, directrice exécutive d’Amnesty International Argentine.
Comme le souligne le Centre argentin d’études sur la liberté d’expression et l’accès à l’information, ce type de technologie a déjà été utilisé par le passé afin « d’établir le profil des universitaires, des journalistes, des politiciens et des militants ».