Lutte contre le trafic de drogue : priorité au renseignement

12 février 2025 | Droit - Justice, Métiers

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Lutte contre le trafic de drogue : priorité au renseignement

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Le gouvernement place le renseignement au centre de sa nouvelle stratégie contre le narcobanditisme et le trafic de drogue. Entre réformes législatives et initiatives opérationnelles, une approche renouvelée se dessine face à ce fléau.

Affichée comme une priorité par le nouveau gouvernement, la lutte contre le narcobanditisme et le trafic de drogue prend un nouvel élan avec deux propositions de loi sénatoriales, récemment adoptées en commission des lois par la chambre haute. La première s’inspire directement des recommandations formulées par la commission d’enquête transpartisane de l’année dernière. La seconde est une proposition de loi organique visant à instaurer un parquet national antistupéfiants (Pnast).

S’inspirer des méthodes antiterroristes

« En matière de lutte contre le trafic de drogue, il faut repenser entièrement notre approche et s’inspirer des méthodes éprouvées contre le terrorisme. Il y a une dizaine d’années, nous avons changé de paradigme en augmentant considérablement les capacités des services de renseignement, en créant des parquets et des juges spécialisés, et en renforçant le nombre d’enquêteurs dédiés », déclarait récemment le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, sur RTL.

Le rôle central du renseignement dans cette lutte est également mis en avant par Alain Bauer dans une interview accordée à LCI : « Le renforcement du renseignement opérationnel est un enjeu majeur dans la lutte contre les narcotrafiquants. » Pour le professeur de criminologie, la lutte contre la criminalité organisée, en particulier les réseaux de narcotrafiquants, doit bénéficier de la même priorité que celle accordée au combat contre le terrorisme.

Le modèle du SIRASCO : anticiper pour mieux agir

Un exemple significatif de cette stratégie est incarné par le Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (SIRASCO), créé en 2009. Placé sous la Direction nationale de la Police judiciaire (DNPJ), ce service a pour mission de collecter et d’analyser des données provenant de diverses administrations françaises et étrangères, dans le but d’anticiper les actions des groupes criminels organisés. « Ce modèle de renseignement opérationnel et proactif, qui permet d’intervenir avant la commission des actes criminels, a prouvé son efficacité dans la lutte contre le terrorisme », souligne Alain Bauer.

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Cette priorité est également affirmée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a récemment annoncé la création d’une cellule de renseignement portuaire dédiée au port du Havre, un point stratégique dans la lutte contre le trafic de drogue. Cette nouvelle unité bénéficiera de moyens renforcés, avec l’arrivée de personnels supplémentaires issus de la police et de la gendarmerie, ainsi que deux analystes des douanes pour optimiser les opérations.

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