Nice : jugé pour violences policières, un commissaire rejoint la police municipale

14 février 2024 | Société

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Nice : jugé pour violences policières, un commissaire rejoint la police municipale

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Jugé dans le cadre de l’affaire « Legay », cette septuagénaire « gilet jaune » blessée durant une charge policière, le commissaire Rabah Souchi, qui risque six mois de prison avec sursis, vient d’être désigné directeur adjoint de la police municipale de Nice. Cette nomination fait débat.

Avant même sa prise de fonctions le 12 février 2024, la nomination de Rabah Souchi, au poste de directeur adjoint de la police municipale de Nice, faisait débat. En effet, ce commissaire, détaché de la police nationale et âgé de 54 ans, est aussi connu pour être impliqué dans l’affaire Geneviève Legay.

Jugement rendu le 8 mars 2024

Suite à une charge policière en 2019, cette septuagénaire « gilet jaune » avait eu des fractures au crâne et plusieurs côtes cassées. Rabah Souchi a été jugé, début janvier 2024, par le tribunal correctionnel de Lyon, pour avoir ordonné cette charge. Le parquet a requis six mois de prison avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 8 mars. L’attente de son sort judiciaire n’a pas empêché sa nomination.

En décembre dernier, la ville dirigée par Christian Estrosi avait annoncé avoir retenu la candidature de l’ancien chef du pôle voie publique de la police nationale, poursuivi pour avoir ordonné une charge de policiers « inadaptée », en mars 2019 pour disperser une manifestation de gilets jaunes à Nice, place Garibaldi. Lors de la charge des CRS, une manifestante, Geneviève Legay avait grièvement été blessée.

Une nomination qui fait débat

Les réseaux sociaux avaient largement diffusé les images de la septuagénaire poussée et chargée par les policiers. En tant que chef tactique du dispositif sécuritaire, le commissaire divisionnaire Rabah Souchi devait répondre de « complicité de violence par une personne dépositaire de l’autorité publique ». Durant son procès, début 2024, les juges d’instruction ont conclu que seul le commissaire était pénalement responsable d’une charge qui n’était « ni nécessaire, ni proportionnée au regard du but à atteindre : disperser une foule calme composée de manifestants pour certains âgés, de journalistes et de simples badauds ».  Six mois de prison avec sursis ont été requis par le tribunal correctionnel de Lyon qui rendra son verdict le 8 mars, soit un peu moins d’un mois après la prise de fonctions de Rabah Souchi.

Comme l’indique France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’arrivée de Rabah Souchi comme directeur adjoint de la police municipale de Nice fait polémique.  « Je suis très étonné qu’il ait pu être recruté avant le délibéré dans l’affaire Legay. Être directeur de la police municipale astreint aux mêmes conditions d’honorabilité de commissaire de Police Nationale », a expliqué Cédric Michel, président du Syndicat de défense de la police municipale. Ce dernier a indiqué mettre en place une procédure afin d’avoir accès aux documents relevant de son recrutement, dans le but de déférer la mairie de Nice devant le tribunal administratif s’il trouvait un point litigieux.

De son côté, la ville de Nice indique attendre « sereinement la décision » de justice concernant son nouveau directeur adjoint de la police municipale. « Nous ne faisons pas de politique fiction. Nous verrons à ce moment-là. Les faits qui lui sont reprochés ne concernent pas la Police Municipale de Nice ».

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