Avoir des policiers municipaux armés ne relève plus de domaine de l’exception. Cela commence même à devenir une généralité. En 2021, selon les chiffres donnés par le ministère de l’Intérieur, plus d’un policier municipal sur deux possédait des armes létales. Et cette donnée est en constante augmentation.
Pour rendre leur police municipale plus dissuasive, plusieurs communes n’hésitent plus à armer leurs fonctionnaires de police. Comme le souligne BFM, c’est par exemple le cas dans la commune d’Orgeval, située dans le département des Yvelines. L’arrivée prochaine du Glock 17, une arme de catégorie B pour équiper les effectifs, est même devenue un atout pour recruter les effectifs. « Je ne serais pas venue à Orgeval s’il n’y avait pas ce projet d’armement. Pour moi c’est une obligation aujourd’hui qu’un policier municipal soit armé », confie à nos confrères Samantha Sensoli, responsable adjointe de la police municipale. Dominique Breuzin, adjoint au maire, confirme que c’est devenu un argument de recrutement. « La première question qu’on nous pose, c’est de savoir si notre police est armée. Il est difficile de concurrencer les villes, comme Poissy, où la police municipale est armée. C’est déjà difficile d’en recruter avec, donc sans… », indique-t-il.
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La population favorable à cette pratique
Pour rappel, le Glock 17 est un pistolet semi-automatique conçu et fabriqué depuis 1980 par l’entreprise autrichienne Glock pour les forces militaires et les services de police. Pour autant, équiper avec une arme la police municipale est une question qui divise. Toujours à Orgeval, la population a été sondée. Elle est favorable à 60% d’armer sa police municipale. « On est confrontés à de la violence même si c’est lors d’un contrôle routier. Si on sort un bâton, ce n’est pas ça qui les arrête », complète Dominique Breuzin.
Actuellement, les policiers de cette commune sont équipés de matraques télescopiques et de tonfas, certains ont des Tasers. L’arme létale a plusieurs avantages. « C’est une protection pour eux et un moyen de dissuasion. À Orgeval désormais ils font des rondes de nuit, donc ça protège. Aussi, il faut savoir que la police municipale est toujours la première sur les lieux. Sur un cambriolage, on ne sait jamais sur qui ils vont tomber et si la personne est armée », conclut l’adjoint au maire de cette commune des Yvelines de 7 000 habitants.