Et si la France prenait exemple sur les États-Unis pour lutter contre le narcotrafic ? L’idée est dans l’air du temps. Interrogé sur cette question, en tant qu’invité de l’émission Les 4 Vérités sur France 2, Nicolas Daragon, ministre chargé de la Sécurité du quotidien, l’a sous-entendu. Il a cependant renvoyé cette question au 8 novembre 2024, moment où Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Didier Migaud, ministre de la Justice, seront présents à Marseille afin de présenter une série de mesures. Ils devaient en particulier annoncer la création d’un « parquet spécialisé, à l’exemple de ce qui se fait aux États-Unis, pour qu’on tape beaucoup plus fort ».
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Quel avenir pour les opérations place nette ?
Durant son interview télévisée, Nicolas Retailleau a également tenu à prendre ses distances avec les opérations place nette, emblématiques de l’action de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Le ministre chargé de la Sécurité du quotidien estime qu’elles « ont le bénéfice de dégager l’espace ». En revanche, il regrette que ces opérations permettent « une réinstallation et une mise en concurrence » des réseaux de narcotrafiquants.
En raison de la délinquance, Nicolas Retailleau a également répété son opinion personnelle d’armer la police municipale. Il « n’imagine pas mettre un policier en uniforme sur l’espace public sans qu’il soit armé, compte tenu de l’évolution de la délinquance et de la criminalité ». Comme les maires sont les employeurs des policiers municipaux, c’est à eux de décider d’armer ou non leur police municipale. Le ministre s’est également montré favorable à l’idée d’élargir les compétences des policiers municipaux. « Quand ils travaillent la nuit, ils ne peuvent pas ouvrir un coffre, contrôler une identité, utiliser un drone, accéder à un hall d’immeuble… Ce sont des missions qui, dorénavant, devraient pouvoir être exercées ».
Le Beauvau de la sécurité civile sera relancé le 25 novembre prochain en Normandie. Cette grande concertation nationale servira à trancher certaines questions, et à « tout remettre à plat, refonder ce système pour qu’il reparte pour une trentaine d’années ».