À part l’Ukraine, ils ont connu une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, à savoir la guerre froide, la chute du mur de Berlin, l’émergence de la Chine. QG historique du siège de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) depuis 1946, les immeubles du boulevard de Mortier, situés dans le 20e arrondissement de Paris, seront bientôt désertés. En 2031, les milliers d’agents de la DGSE prendront la direction du Fort de Vincennes.
Comme l’explique France Info, le nouveau site de la DGCE sera une véritable « petite ville » qui accueillera près de 6 000 agents secrets sur 13 000m² de locaux, répartis sur 20 hectares. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, vient de lancer le programme du futur siège de l’agence. L’édifice prend le lieu et la place de l’actuel « Fort-neuf » de Vincennes, dans le 12e arrondissement.
Lire aussi Un budget historique pour la DGSE
Des effectifs multipliés par 4 depuis 70 ans
Cela faisait des années que les agents de la DGSE se sentaient à l’étroit boulevard Mortier. Ce changement de lieu et ce programme immobilier majeur sont devenus indispensables. Depuis 2017, la DGSE a augmenté ses effectifs de plus de 1 000 agents. Dans le cadre de la loi de programmation militaire, c’est à nouveau 700 recrutements que la DGSE opérera d’ici 2030″, explique Nicolas Lerner, le directeur de la DGSE. Un discours confirmé par le ministère des Armées qui précise que « les effectifs de notre service extérieur ont été multipliés par quatre au cours des 70 dernières années ».
Des travaux sous haute surveillance
Pour le ministère des Armées, une opportunité inespérée était possible grâce à la transformation complète de l’emprise militaire du Fort-Neuf de Vincennes, en face du château de Vincennes. Des aménagements seront indispensables. Ils seront réalisés à l’abri des regards extérieurs, sécurité oblige. Des bâtiments devront être détruits, d’autres subiront une transformation afin d’y rassembler les stations de traitement des écoutes et de leur supercalculateur. Actuellement, ce dernier est enterré dans trois sous-sols de la caserne Mortier. Il faudra également installer des restaurants, salles de réunions, un vaste patio de déambulation et des amphithéâtres. « C’est un environnement qui se doit d’être très qualitatif, donner à des gens à forte valeur ajoutée des capacités sportives, des capacités de restauration », complète le ministre.
La « Boîte » comme la surnomment les agents de la DGSE sera un lieu boisé et végétalisé. Ce futur siège sera aussi une occasion de travailler autrement. « Le deuxième enjeu immobilier, c’est la manière dont nos agents peuvent travailler. Comment on peut mieux mêler le travail en plateau de manière réactive, modulaire. Penser aussi notre capacité à renseigner de manière souveraine à l’horizon 2030 ».
Au moins 2 000 ouvriers, ingénieurs, architectes ou jardiniers travailleront prochainement sur le chantier dont la date de livraison est prévue en 2030. Tous ces acteurs devront être certifiés « secret défense ».
