Les « scam baiters » ou plus simplement appelé les « croque-escrocs » sont des internautes dont la spécialité est de lutter contre les escroqueries en ligne, et en particulier la fraude (scam). Leurs actions peuvent être menées dans un contexte d’activisme ou bien de divertissement. En résumé, les « scam baiters » ont des allures de cyberjusticiers et d’antidotes face aux cybercriminels. Pour rappel, chaque année, des internautes du monde entier perdent des milliards d’euros.
Se laisser abuser pour mieux dénoncer et piéger
Comme l’explique PresseCitron, la méthode des « scam baiters » fait débat. Leur rôle est de se faire passer pour d’innocentes victimes afin de laisser croire aux escrocs qu’ils se sont fait arnaquer. Puis, ils contre-attaquent. Par exemple, ils contactent délibérément un escroc, afin de lui faire perdre un maximum de temps et de ressources. Parallèlement, ils en profitent pour récolter un maximum de renseignements sur ces cybercriminels afin de transmettre ensuite ces informations aux autorités.
Afficher les escrocs en direct
Certains « scam baiters » n’hésitent pas à afficher sur la toile et les réseaux sociaux comme Twich, YouTube et Tik Tok, les cybercriminels. Des vidéastes ont donc transformé ce vigilantisme informatique en activité lucrative. Le streamer américain Kitboga, qui compte plusieurs millions d’abonnés, en a fait son business. Il lui arrive de diffuser en direct ses conversations avec les arnaqueurs du web où ses followers peuvent entendre sa voix trafiquée de personne âgée en panique. Sur ces vidéos, on l’entend faire perdre un maximum de temps aux voleurs du web et leur demander un maximum de renseignements.
Comme d’autres « scam baiters » dans le monde, Kitboga fait de la pédagogie à destination de ses abonnés et dénonce les méthodes des malfaiteurs : fraudes aux cartes, fausses assistances techniques, arnaques à la romance…
Aider les autorités
Ces méthodes dénoncées par les « scam baiters » peuvent aider les autorités engagées dans la lutte contre la cybercriminalité. En effet, quand ils sont en confiance, les escrocs peuvent livrer certains détails sur les adresses de portefeuilles de crypto, leur compte bancaire. Et les forces de l’ordre font aussi partie des abonnés de ces cyberjusticiers.
En revanche, les méthodes employées par les « scam baiters » sont parfois dénoncées et sont jugées borderline. Aux États-Unis, cette pratique est d’ailleurs déconseillée, car les internautes, qui tentent d’arnaquer les escrocs, ne savent jamais avec certitude, qui est à l’autre bout du fil. Cette technique de l’extrême de l’arroseur arrosé sort de l’ordinaire. En France, le portail du ministère de l’Intérieur Pharos sert à gérer ce genre de situation.