Voilà une étude qui peut remettre en cause les certitudes des amateurs de reconnaissance faciale. Pour la première fois, deux chercheurs affirment et surtout prouvent qu’il est possible de passer sous les radars des algorithmes… sans recourir à des artifices ou porter un masque. L’étude de David Noever et Forrest McKee (PepoleTec 2024) prouve qu’il suffit juste de mettre un peu de maquillage.
Pour rappel, les systèmes de reconnaissance faciale, qu’ils soient intégrés dans des caméras urbaines, des smartphones, ou des logiciels comme Clearview AI, fonctionnent en repérant une centaine de « points clés » du visage : les arcades sourcilières, le nez, la mâchoire, la bouche… Noever et McKee ont essayé une idée toute simple : brouiller subtilement ces zones stratégiques. En assombrissant légèrement la ligne des sourcils ou le contour du nez, ils ont réussi à déstabiliser des systèmes aussi puissants que Microsoft Bing Visual Search ou BetaFaceAPI. Les chercheurs appellent cela des « perturbations verticales ». Ce sont de fines ombres cosmétiques qui modifient la géométrie du visage sans qu’un humain ne voie la moindre anomalie.
Lire aussi : Déclaration commune pour une IA innovante et protectrice de la vie privée
Des dérives possibles
Autre trouvaille de leur rapport : l’utilisation de la couche alpha dans les images PNG peut rendre un visage invisible pour les algorithmes, tout en restant visible pour l’œil humain.
Les auteurs de l’étude n’ignorent pas les dérives possibles en raison des failles qu’ils ont pu déceler : fraude à l’identité, repérage anonyme, espionnage. En revanche, ils prônent aussi les usages légitimes, comme le droit à l’anonymat dans l’espace public, la résistance aux bases de données biométriques, la protection contre le « Doxing ».









