Un budget historique pour la DGSE

5 novembre 2024 | Intelligence Économique

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Photo : chris-yang-unsplash

Un budget historique pour la DGSE

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En 2025, le budget de la Sécurité extérieure dépassera le milliard d’euros, témoignant de l’importance croissante du renseignement dans la stratégie de défense de la France. Un investissement qui ne fait pourtant pas de lui le service extérieur le mieux doté des pays comparables.

Nicolas Lerner, issu de la même promotion de l’ENA qu’Emmanuel Macron et plus jeune directeur de l’histoire de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), peut légitimement se réjouir. De fait, s’il est une politique que la France suit avec constance, c’est bien celle qui place le renseignement au cœur de ses priorités, une orientation affirmée depuis le Livre blanc sur la défense de 2008.

La barre symbolique du milliard d’euros

En 2025, le budget de la Sécurité extérieure franchira ainsi la barre symbolique du milliard d’euros. Selon Challenges, il atteindra 1,066 milliard d’euros, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2024, où il s’élevait déjà à 987 millions. Depuis 2008, ce budget a plus que doublé, avec une hausse de 33 % depuis l’arrivée à l’Élysée de l’actuel président de la République. Un budget auquel il faut ajouter une partie des fonds spéciaux dédiés aux services de renseignement, qui relèvent d’un fonds géré directement par Matignon. Celui de 2025 prévoit 72 millions d’euros. Or, selon l’hebdomadaire, 80 % de cette somme est traditionnellement allouée à la DGSE.

Des besoins techniques et humains

Cet investissement massif répond principalement aux besoins techniques – exponentiels – liés à la « guerre de l’information ». Les dépenses consacrées aux supercalculateurs pour l’analyse de flux massifs de données, aux équipements d’interception électromagnétique et au développement d’outils de lutte informatique offensive (LIO) devraient atteindre 241,6 millions d’euros en 2025, une hausse de 16 % par rapport à l’année en cours. Il reflète également l’augmentation de la masse salariale, qui a doublé depuis 2008. Cette hausse est en grande partie due au renforcement des effectifs, avec le recrutement de talents hautement spécialisés et très prisés, en particulier dans le domaine du cyber. Les effectifs de la DGSE, qui comptaient environ 4 400 agents en 2008, devraient franchir la barre des 6 000 en 2025, une hausse de 38 % en 17 ans.

Enfin, l’autre grand chantier budgétaire concerne le déménagement du siège actuel, situé boulevard Mortier dans le 20e arrondissement de Paris, vers le Fort Neuf de Vincennes. Ce projet d’envergure prévoit la construction d’un complexe immobilier de 160 000 m², capable d’accueillir 6 000 postes de travail, offrant ainsi des infrastructures modernisées pour les besoins opérationnels et stratégiques de la DGSE.

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La DGSE ne figure toutefois pas parmi les services de renseignement les mieux dotés en Europe. Le BND allemand, par exemple, devrait disposer d’un budget légèrement supérieur, estimé à 1,19 milliard d’euros en 2025. Le Royaume-Uni, quant à lui, il ne divulgue pas les budgets détaillés du MI6 (renseignement humain) et du GCHQ (renseignement technique), qui couvrent les mêmes missions que la DGSE. Toutefois, d’après les informations de Challenges, le budget global du renseignement extérieur britannique serait au moins 50 % supérieur à celui de la DGSE.

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