Vidéoprotection, IA et données biométriques : une étude inédite sur les attentes des Français

2 octobre 2024 | Technologie

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Vidéoprotection, IA et données biométriques : une étude inédite sur les attentes des Français

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Selon une étude du Continuum Lab, fondé par le groupe INTERIALE, plus de la moitié des Français restent favorables à l’utilisation de l’IA et la vidéoprotection sur les questions de sécurité.

Jamais une étude d’une telle ampleur n’avait analysé les technologies de sécurité en prenant l’opinion à témoin. Le Continuum Lab, avec le concours d’Opinion Way et du CEVIPOF, a interrogé pas moins de 3 438 personnes sur les questions de la vidéoprotection, de l’intelligence artificielle. Cette enquête a été menée en étroite collaboration avec un comité de pilotage ad hoc, composé d’experts issus des collectivités territoriales, du ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer, du ministère de la Justice et des entreprises de sécurité privée. Pour rappel, le Continuum Lab a été fondé par le groupe INTERIALE, en associations avec plusieurs partenaires clés. L’occasion était idéale pour mener ce genre de sondage en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui ont été l’occasion d’expérimenter de nouvelles technologies de sécurité.

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Une adhésion massive à la vidéoprotection avec l’IA

L’enquête indique notamment que 87% des Français sont pour l’utilisation de la vidéoprotection dans les espaces publics. 41% y sont même totalement favorables. Ces résultats démontrent à quel point ces nouvelles technologies sont acceptées afin d’améliorer la sécurité des Français. D’ailleurs, 76% des Français sont d’accord pour affirmer que la vidéoprotection favorise directement la résolution des enquêtes.

Preuve que l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la sécurité a été bien accueillie : 65% des Français estiment que l’IA est un outil utile pour les forces de sécurité. C’est plus d’un Français sur deux. Ils sont tout de même 33% à s’interroger et exprimer leurs préoccupations sur l’impact potentiel de l’IA sur les libertés individuelles. Bien que plus mesurée, la confiance accordée aux robots patrouilleurs en France reste majoritaire, à 57%. En outre, « plus une technologie est généralisée, plus elle inspire confiance », révèle le Groupe INTERIALE dans un communiqué. Au sein de la population, l’adhésion à ces technologies est significative et un clivage générationnel se dégage : 46% des 50-75 se disent tout à fait favorables, contre 31% des moins de 35 ans.

Les forces de l’ordre plutôt que les GAFAM

Selon les utilisateurs, la confiance dans les technologies de sécurité varie. Selon l’étude, « les forces de sécurité publique, telles que les Sapeurs-Pompiers, la Police nationale et la Gendarmerie, bénéficient d’une confiance élevée, avec des taux de soutien atteignant entre 91 et 94 % pour la vidéoprotection ». En revanche, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) font face à plus de défiance. Seulement 45 % des Français leur accordent leur confiance pour l’exploitation des images de vidéoprotection et 40 % pour les données biométriques.

Pour rappel, la loi relative aux JOP, datant du 19 mai 2023, autorise le recours temporaire et expérimental à des technologies d’intelligence artificielle, en complément des dispositifs de vidéoprotection. Cette expérimentation doit se terminer en mars 2025. Mais d’ores et déjà, 63% des Français interrogés ne sont pas contre sa généralisation.

Afin de renforcer la sécurité, les Français affirment qu’il faudrait réaliser des investissements afin de recruter plus de policiers et de gendarmes (36%), et de spécialistes de la cybersécurité (24%). L’investissement dans les nouvelles technologies n’arrive qu’en troisième position (18%). Enfin, comme l’indique encore l’étude, 63% des Français pensent qu’il est possible de concilier le respect des libertés publiques avec les impératifs de sécurité intérieure et qu’il n’existe pas d’incompatibilité entre les deux.

 « Les résultats de cette étude nous apprennent, pour la première fois, que le niveau de confiance des Français dans les technologies de sécurité est élevé, et ce, quelles que soient ces technologies. Et, bien sûr, les technologies les plus anciennes, telles que la vidéoprotection urbaine, bénéficient du capital confiance le plus élevé », explique Guillaume Farde, chercheur associé au CEVIPOF, spécialiste des questions de sécurité.

Laurent Michel, directeur du Continuum Lab chez le Groupe INTERIALE, ajoute : « Nous sommes fiers de présenter cette étude qui met en lumière les perceptions des Français sur les technologies de sécurité. Cette enquête souligne la confiance importante accordée par nos concitoyens à ces technologies, surtout lorsqu’elles sont utilisées par les institutions de sécurité intérieure et de justice. » 

Enfin, Charlotte Cahuzac, Directrice du Département Action publique et études politiques chez OpinionWay, conclut : « L’étude brise certaines idées reçues. Les Français sont très majoritairement ouverts aux technologies de sécurité, tout en restant vigilants à la garantie des libertés individuelles. »

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