La Commission européenne s’apprête à dévoiler une proposition visant à créer un service de renseignement à l’échelle de l’Union. L’objectif affiché : mieux gérer les crises civiles, qu’elles soient humanitaires, environnementales ou cyber. Mais, selon les informations de Challenges, Paris s’oppose fermement à cette initiative.
Dès la fin janvier, une réunion intergouvernementale tenue à Paris a permis de clarifier la position française. En présence d’agents de la Coordination nationale du renseignement, rattachée à l’Élysée, les participants ont exprimé de « fortes réserves » et une « vive opposition » sur plusieurs aspects du projet.
Une coopération jugée déjà très efficace
Selon La France, la coopération entre les services nationaux est déjà « ancienne et fructueuse ». Introduire un nouvel échelon ou imposer des obligations supplémentaires risquerait de la perturber inutilement. De plus, le partage de renseignements doit demeurer volontaire. Toute tentative d’intégration plus poussée pourrait relever d’une forme d’ingérence dans un domaine régalien relevant exclusivement des États membres.
Paris rejette également d’autres propositions discutées à Bruxelles, telles que l’harmonisation des définitions juridiques en matière d’espionnage ou la mise en place d’un mécanisme de réponse automatique aux attaques hybrides, qui pourrait restreindre la souveraineté des États.
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Si la Commission espère que le contexte géopolitique tendu, notamment la crise avec la Russie, convaincra les Vingt-Sept d’adhérer à son projet, rien ne permet d’affirmer que cela suffira à les convaincre. Ni à infléchir la position française.