Le 15 avril 2025, la police de Harbin, dans le nord-est de la Chine, a lancé un avis de recherche à l’encontre de trois ressortissants américains, présentés comme des agents secrets de la National Security Agency (NSA) : Katheryn A. Wilson, Robert J. Snelling et Stephen W. Johnson. Pékin les accuse d’avoir orchestré des cyberattaques visant les Jeux asiatiques d’hiver, organisés en février dans cette même ville.
Des cyberattaques ciblées et coordonnées
Dans la foulée, les autorités ont annoncé l’instauration de primes pour toute personne capable de fournir des informations conduisant à leur localisation ou à leur arrestation. Une mesure exceptionnelle, tant par sa forme que par son ton, qui témoigne du niveau d’alerte des services de contre-espionnage chinois.
Les détails de ces attaques ont été précisés par l’agence de presse officielle Chine nouvelle, selon laquelle les opérations auraient visé les infrastructures numériques les plus sensibles de l’événement : systèmes d’inscription des athlètes, bases de données logistiques, ou encore enregistrements des compétitions. Des données personnelles auraient ainsi été compromises, la Chine accusant la NSA d’avoir tenté de collecter illégalement des informations confidentielles sur les participants.
Un climat de suspicion sur fond de rivalité
Cette affaire s’inscrit dans un climat de tensions croissantes entre la Chine et les États-Unis, marqué depuis plusieurs années par une guerre d’influence sur les questions de cybersécurité et de renseignement. Pékin a récemment durci sa politique de vigilance intérieure, encourageant ses citoyens à signaler toute activité suspecte en échange de récompenses pécuniaires, mais aussi de « gratifications spirituelles », selon la terminologie employée par les autorités.
Washington, de son côté, n’a pas encore officiellement réagi aux accusations formulées par Pékin. Cette absence de réponse ne suffit toutefois pas à désamorcer les tensions : au contraire, cette affaire pourrait raviver une rivalité déjà vive entre les deux puissances, engagées sur plusieurs fronts – diplomatique, technologique et militaire.
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Au-delà de l’incident lui-même, l’affaire met en lumière l’enjeu stratégique que représente désormais le cyberespace dans les rapports de force internationaux. Elle souligne aussi les risques considérables auxquels s’exposent les agents du renseignement, susceptibles d’être identifiés, poursuivis, voire livrés en pâture à l’opinion publique.