Intelligences artificielles et réchauffement climatique : les liaisons dangereuses

21 août 2024 | Technologie

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Intelligences artificielles et réchauffement climatique : les liaisons dangereuses

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Le développement rapide des intelligences artificielles met en péril les objectifs de neutralité carbone des géants de la tech. L’impact environnemental de cette technologie est de plus en plus critiqué alors même qu’elle peut permettre aux organisations de réduire leurs émissions carbone et de s’adapter au changement climatique.

Pour ralentir le changement climatique, les grandes entreprises de la tech ont multiplié les promesses ces dernières années, s’engageant pour la plupart à devenir neutres en carbone d’ici 2030. Mais la réalité est plus complexe.

Un objectif inatteignable ?

En 2023, Google a vu ses émissions de gaz à effet de serre atteindre 14,3 millions de tonnes de CO2, soit une augmentation de 48 % par rapport à 2019, son année de référence. En cause, l’explosion des besoins en intelligence artificielle, et donc en puissance informatique, qui compromet ses efforts de réduction des émissions carbone. « À mesure que nous intégrons l’IA dans nos produits, la réduction des émissions pourrait s’avérer difficile », reconnait le groupe californien dans son rapport environnemental annuel.

Le constat est similaire chez Microsoft, deuxième mondial du cloud, dont les émissions ont augmenté de 29 % en 2023 par rapport à 2020. Quant à Amazon, leader du cloud avec AWS, il ne prévoit pas d’atteindre la neutralité carbone avant 2040, en raison de la hausse de la consommation d’énergie dans ses centres de données, qui sont au cœur des infrastructures cloud et de l’IA générative comme ChatGPT. Pour rappel, une requête sur un assistant d’IA comme ChatGPT consomme environ dix fois plus d’énergie qu’une requête sur un moteur de recherche classique.

L’IA : un défi environnemental majeur

Bien que les géants de la tech investissent massivement dans des solutions pour minimiser leur impact, la montée en puissance de l’IA représente donc un défi majeur en matière environnementale. Le paradoxe, c’est que l’IA est aussi perçue comme un vecteur potentiel de réduction de notre empreinte carbone et comme un outil d’adaptation au changement climatique. Elle ouvre en effet de nombreuses perspectives : optimisation des processus industriels, de gestion des énergies, des ressources et des déchets, surveillance des émissions de gaz à effet de serre, analyse des données climatiques, prévisions des phénomènes naturels et catastrophes etc. Et la promesse de nouveaux marchés aux revenus colossaux…

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C’est aussi pourquoi les GAFAM ne ralentissent pas leurs investissements. Cette année, Microsoft a annoncé plus de 15 milliards de dollars d’investissements dans l’IA à l’international, notamment en Allemagne, en France, au Japon et en Indonésie, pour construire de nouveaux centres de données et financer les infrastructures énergétiques nécessaires.

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