D’ici 2030, la Direction générale de la Sécurité extérieure, plus simplement appelée la DGSE, va profondément évoluer. Installée rue Mortier depuis sa création, elle déménagera au Fort-neuf de Vincennes, dans le 12e arrondissement en 2030. Son budget va doubler et ses équipes vont s’étoffer. Et pour attirer de nouveaux talents, la DGSE recrute désormais à visage découvert.
En 2024, le directeur administratif de la DGSE avait pour mission de renouveler des effectifs des 150 métiers dont a besoin l’institution. France Culture rappelle qu’une cellule a été dédiée au recrutement et se rend désormais dans les salons de l’emploi et même dans certaines écoles d’ingénieurs. La DGSE est également présente sur des réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn. Elle affiche aussi sa page et son profil sur des sites d’emploi comme Welcome to the jungle ou job teaser. « Dans le modèle ancien, des citoyens volontaires et bien informés venaient d’eux-mêmes se manifester ou bien le service identifiait des profils qu’il allait chercher. Aujourd’hui, nos besoins de recrutement sont plus massifs qu’avant et nous sommes dans un marché du travail tendu, ce qui est assez nouveau depuis quarante ans », explique un membre de la DGSE qui travaille dans le recrutement.
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Une maturité professionnelle attendue
Maîtriser les codes de la « boîte » (surnom donné à la DGSE par ses salariés) demande énormément de temps pour les recrues. La Direction générale de la Sécurité extérieure cherche donc à garder ses nouveaux talents plus longtemps possible. « C’est avant tout une administration où l’écrit est important. Donc, on passe beaucoup de nos journées à écrire, à rendre compte. Quand on travaille sur des opérations qui peuvent être plus ou moins sensibles, il faut aussi demander des accords hiérarchiques. Il y a un écosystème administratif qui n’est pas si différent des autres institutions. Par contre, là où on entre dans le domaine du spécial, car c’est un service spécial, c’est au niveau des thèmes et des méthodes qui sont uniques au service. Une formation est nécessaire. Il faut une maturité professionnelle et au moins un an pour maîtriser tous les outils de la « boîte »», indique un agent du contre-terrorisme, spécialisée sur la zone Afrique.