Station d’écoute chinoise : les satellites français sous surveillance ?

26 juin 2025 | Renseignement

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Station d’écoute chinoise : les satellites français sous surveillance ?

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Soupçonnée d’espionnage satellitaire, une station d’écoute chinoise installée en Haute-Garonne fait l’objet d’une enquête judiciaire en France.
Découverte fin 2022 dans le village de Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne), l’installation d’une station d’écoute par une entreprise chinoise de télécommunications fait aujourd’hui l’objet d’une enquête judiciaire ouverte par les autorités françaises. Restée confidentielle pendant près de deux ans, l’affaire a été révélée par la presse en juin 2025, déclenchant une mobilisation soutenue des services spécialisés.

Un positionnement stratégique

Les premières analyses ont mis en évidence un choix d’implantation loin d’être anodin. Située à une soixantaine de kilomètres du téléport d’Issus Aussaguel et des installations d’Airbus Defence & Space, l’antenne aurait été orientée pour intercepter certaines fréquences utilisées par les satellites français. Selon Intelligence Online, le dispositif présente les caractéristiques d’une installation discrète mais structurée, vraisemblablement conçue pour capter des données sensibles.

Soupçons d’ingérence

Ces soupçons se sont renforcés à la suite d’un incident survenu peu après l’installation de la station. Le satellite SPOT 7, cédé par la France à l’Azerbaïdjan, a connu une panne inexpliquée alors qu’il survolait une zone sensible à la frontière russo-ukrainienne. Si aucun lien formel n’a été établi à ce jour, la coïncidence nourrit les inquiétudes quant à une possible tentative de perturbation électronique ciblée.

Une enquête sous haute vigilance

Face à ces signaux préoccupants, la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD), appuyée par d’autres services spécialisés, a été chargée de déterminer la nature exacte de l’installation. L’enquête judiciaire en cours s’attache notamment à vérifier de possibles liens avec le ministère chinois de la Sécurité de l’État (MSS), déjà connu pour des opérations de renseignement menées à l’étranger, y compris sur le front satellitaire.

Un nouvel enjeu sécuritaire

Au-delà du cas de Boulogne-sur-Gesse, l’affaire révèle une évolution plus large des menaces : les infrastructures spatiales, longtemps considérées comme inviolables, deviennent des cibles accessibles depuis le sol. La guerre de l’information se joue désormais aussi sur les fréquences, dans un espace hybride mêlant technologie, géopolitique et sécurité nationale.

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Si les autorités françaises n’ont, pour l’heure, fait aucune déclaration officielle, plusieurs pistes sont d’ores et déjà évoquées : renforcement des dispositifs de protection autour des centres sensibles, encadrement plus strict des opérateurs étrangers implantés à proximité de zones stratégiques, et déploiement accru de mesures de contre-ingérence.

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