Le débat entre la sécurité privée et les agents du GPIS s’invite au Sénat

20 mai 2024 | Métiers, Société

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Photo : GPIS

Le débat entre la sécurité privée et les agents du GPIS s’invite au Sénat

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Une sénatrice remet en question l’assimilation des agents du GPIS à de la sécurité privée. Depuis sa création en 2004, le Groupement Parisien Inter-Bailleurs de Surveillance (GPIS) tient un rôle central dans la sécurité des logements sociaux à Paris et dans les communes environnantes.

Plus que jamais, la sécurité urbaine est devenue un sujet d’actualité. Entre sécurité privée et mission de service public, le débat est posé autour du statut des agents du Groupement Parisien Inter-Bailleurs de Surveillance (GPIS). Ce sujet a été remis sur la table au Sénart qui remet en question l’assimilation des agents du GPIS à de la sécurité privée.

À l’occasion d’une question au ministère de l’Intérieur le 9 mai 2024, la sénatrice Catherine Dumas (Les Républicains – Paris) a soulevé une problématique spécifique qui concerne le Groupement Parisien Inter-Bailleurs de Surveillance (GPIS). Depuis sa création il y a 20 ans, en 2004, le GPIS tient un rôle central dans la sécurité des logements sociaux à Paris et dans les communes environnantes. Cela concerne plus de 165 000 logements. La Sénatrice conteste l’application d’un récent arrêt qui oblige les agents du GPIS de porter un uniforme mentionnant « sécurité privée ». Elle estime que cela peut nuire à leur perception par le public.

Un doute sur l’uniforme

Pour rappel, le GPIS n’est pas une entreprise de sécurité privée classique comme le précise le média 83-629 consacré à la sécurité privée. Il s’agit d’un groupement d’intérêt économique reconnu par la Cour d’appel de Paris comme concourant à une mission de service public. Ses agents ont pour mission de contribuer à la tranquillité publique plutôt qu’à des activités de sécurité privée ordinaires.

L’arrêt du 18 juillet 2023 impose que les uniformes des agents de sécurité privée affichent clairement leur rôle. Néanmoins, pour le GPIS, cette nouvelle directive semble provoquer plus de confusion que de clarté, d’autant que leurs agents portent déjà des tenues marquées « GPIS ». En soulevant cette problématique, la sénatrice redoute que cela amène des résidents à douter de la légitimité et de la nature de la mission des agents, nuisant par conséquent l’efficacité de leur travail.

« L’identification claire des agents comme faisant partie de la sécurité privée pourrait limiter leur capacité à collaborer efficacement avec la police nationale, avec laquelle le GPIS mène régulièrement des opérations conjointes », écrivent encore nos confrères. Catherine Dumas propose de modifier l’arrêté et d’ajouter la mention « tranquillité résidentielle » afin de mieux refléter l’importance des missions du GPIS pour le parc social.

Lire aussi l’article : Des sénatrices veulent réorganiser le secteur de la sécurité privée

Une analyse maladroite de la sénatrice ?

Ce point de vue de la sénatrice, qui perçoit le terme de « sécurité privée » comme dégradant pour les missions du GPIS, amène un autre constat : les préjugés persistent encore aujourd’hui au sein du continuum de la sécurité en France. En France, la sécurité privée a toujours été perçue comme une alternative et un complément à la sécurité publique. Plus que jamais, la sécurité privée est un domaine en pleine croissance, générateur d’emplois. En faisait cette distinction, la sénatrice renforce cette séparation entre « mission de service public » et « sécurité privée ».

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